C’est une nouvelle page qui s’ouvre dans le paysage médiatique camerounais. Le Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication (Spic) vient d’installer son bureau régional du Littoral à Douala, lors d’une assemblée haute en symboles.
« Nous voulons défendre les droits des journalistes avec humanisme et solidarité », a déclaré son nouveau secrétaire général, Thierry Eba.
Mais ce syndicat parviendra-t-il à redonner confiance à une profession fragilisée par la précarité et le manque de protection sociale ?
Un bureau régional motivé et diversifié
L’élection du bureau exécutif régional du Spic/Littoral s’est tenue le 20 septembre en présence de nombreuses figures du monde médiatique local.
La liste conduite par Didier Ndengue, promoteur du média La Plume de l’Aigle, a été élue à la majorité, confirmant la volonté des professionnels du Littoral de relancer le dialogue social dans la presse camerounaise.
Le bureau, composé de 18 membres, compte plusieurs visages connus du milieu journalistique, à l’image de Valgaine Tonga (La Voix du Koat), Fon René Marquez (Balafon Media), ou encore Honorée Autoten.
« Nous comptons travailler avec solidarité, discipline et engagement », a promis Didier Ndengue, soulignant que le Littoral veut servir d’exemple en matière de syndicalisation responsable.
Les priorités du Spic : dignité, sécurité et dialogue
Sous la houlette du président national Thierry Eba, le Spic entend replacer la dignité du journaliste au centre du débat professionnel.
Il a rappelé que la défense des droits des journalistes, le respect du Code du travail et la promotion d’un dialogue tripartite entre gouvernement, employeurs et médias figurent parmi les priorités immédiates.
« Nous allons mener notre action syndicale avec humanisme, rigueur et solidarité », a-t-il insisté, appelant à une meilleure application de la Convention collective des journalistes du Cameroun, souvent ignorée dans les rédactions.
Le bureau ambitionne également de renforcer la formation continue, de soutenir les journalistes indépendants et d’améliorer les conditions de travail des reporters de terrain.
Pour André Somo, président de l’Union départementale des syndicats de Wouri, présent lors de la cérémonie,
« le défi du Spic sera d’aider les journalistes à s’approprier leurs droits et à faire respecter leur profession ».
Un contexte syndical en recomposition
L’arrivée de ce bureau intervient dans un environnement marqué par la multiplication des structures syndicales dans les médias.
Mais pour le Spic, l’objectif n’est pas la concurrence :
« Nous ne voulons pas diviser, mais unir autour d’une vision commune : la reconnaissance et la protection du métier », précise un membre du comité exécutif.
Les attentes sont fortes : salaires irréguliers, contrats précaires, pressions éditoriales, absence de couverture sociale… autant de défis que le syndicat dit vouloir affronter avec courage.
La création d’une commission gouvernement-employeurs-professionnels est déjà à l’étude, signe d’une volonté d’action concertée.
En s’installant à Douala, le Spic entend donner un souffle nouveau à la lutte syndicale dans les médias camerounais.
Les journalistes espèrent, cette fois, que les promesses se traduiront en changements concrets.
La question reste entière : le Spic parviendra-t-il à faire entendre durablement la voix de la presse camerounaise ?