(Investir au Cameroun) – Le groupe belge de chocolaterie Puratos a annoncé un investissement de plus de 500 millions F CFA pour la construction d’un centre de fermentation post-récolte du cacao à Ndzana, dans le département de la Méfou-et-Afamba, région du Centre.
L’initiative, lancée le 6 octobre 2025 sous la supervision du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, s’inscrit dans le cadre du programme de durabilité Cacao-Trace, qui vise à améliorer la qualité des fèves et les revenus des producteurs.
Le projet comprend également la réhabilitation et l’extension du collège secondaire de Ndzana.
Selon les informations communiquées par le ministère du Commerce, Puratos a alloué 400 millions F CFA à la construction du centre de fermentation et 100 millions F CFA à la rénovation de l’établissement scolaire.
En 2024, l’entreprise aurait déjà versé 91,48 millions F CFA de primes de qualité aux producteurs, 90 millions F CFA de bonus coopératifs et 120 millions F CFA de primes chocolat.
« Nous allons poursuivre la construction de centres de fermentation en réponse à l’appel du gouvernement pour des chaînes de valeur courtes, afin de permettre aux producteurs de mieux valoriser leurs récoltes », a déclaré Sylvestre Awono, directeur général de Puratos Cacao Cameroun.
Il a ajouté que l’entreprise entend élargir le programme Cacao-Trace afin de renforcer les capacités et les conditions de vie des producteurs.
Le ministre du Commerce a, pour sa part, souligné que cette initiative s’inscrit dans les efforts nationaux de revalorisation du cacao camerounais, longtemps pénalisé sur les marchés internationaux en raison d’une fermentation de qualité insuffisante.
Lancé au Cameroun en 2020, le programme Cacao-Trace récompense financièrement les producteurs qui livrent un cacao bien fermenté, tout en garantissant la traçabilité de la fève, depuis la plantation jusqu’à la production du chocolat.
D’après l’Office national du cacao et du café (ONCC), les exportations camerounaises de cacao ont atteint 290 000 tonnes en 2024, pour une valeur de plus de 600 milliards F CFA, avec une part croissante de fèves de qualité premium.
Toujours selon le ministère du Commerce, le projet de Ndzana marque une évolution structurelle du secteur cacaoyer camerounais vers une production axée sur la qualité et un traitement post-récolte localisé.
Depuis les réformes engagées après la crise de 2016–2017, lorsque le prix du kilogramme de cacao était tombé à 500 F CFA, l’introduction de primes de qualité et la mise en place de centres de fermentation ont renforcé la compétitivité du secteur.
Pour la campagne 2024/2025, les producteurs auraient perçu 1 000,3 milliard F CFA issus des ventes directes de cacao, faisant de cette culture le premier produit d’exportation du pays, devant le pétrole et le gaz.
Mercy Fosoh