Une tempête diplomatique menace d’embraser l’Afrique de l’Ouest. Comme le rapporte 237online.com, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte burkinabè, vient de lancer de nouvelles accusations explosives contre ses voisins ivoiriens et béninois. Ces déclarations incendiaires risquent de déstabiliser davantage une région déjà fragilisée par les coups d’État et la menace terroriste.
Le Burkina Faso accuse ses voisins de comploter contre lui
Dans un discours fleuve de plus d’une heure trente, Ibrahim Traoré n’a pas mâché ses mots. Il a directement pointé du doigt la Côte d’Ivoire, l’accusant d’héberger « un centre d’opérations pour déstabiliser » le Burkina Faso. « Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien, mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire« , a-t-il lancé, promettant de fournir des « preuves physiques » de ces allégations.
Le Bénin dans la ligne de mire de Ouagadougou
Le Bénin n’a pas été épargné par les foudres du capitaine Traoré. Le chef de la junte burkinabè affirme que son voisin abrite « deux bases françaises » dans sa partie nord, qu’il qualifie de « centre des opérations des terroristes » frappant régulièrement le Burkina Faso. Des accusations graves, rejetées tant par Paris que par Cotonou.
L’Alliance des États du Sahel : un nouveau bloc régional qui inquiète
Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte régional tendu. Le Burkina Faso, le Niger et le Mali, tous trois dirigés par des régimes militaires, ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette confédération, qui a quitté la CEDEAO en janvier, inquiète ses voisins et la communauté internationale.
La France, bouc émissaire favori de la junte
Ibrahim Traoré, qui a fait de la souveraineté son cheval de bataille, ne cesse de critiquer l’ancienne puissance coloniale. Il reproche notamment à la Côte d’Ivoire d’être encore un allié de Paris, alimentant ainsi les tensions diplomatiques.
Un virage économique radical en vue ?
Au-delà des questions sécuritaires, le discours de Traoré annonce un changement de cap économique. « Nous allons récupérer nos permis d’exploitation et exploiter nous-même nos minerais », a-t-il déclaré, ciblant particulièrement le secteur aurifère.
La liberté d’expression en danger ?
Plus inquiétant encore, le chef de la junte a exprimé son souhait de « recadrer la communication » autour du Burkina Faso. « Nous n’allons pas permettre aux Burkinabè de communiquer contre le Burkina Faso », a-t-il averti, laissant planer le spectre d’une restriction de la liberté d’expression.
Cette escalade verbale du capitaine Traoré risque d’isoler davantage le Burkina Faso sur la scène internationale. Alors que le pays fait face à une menace terroriste croissante, cette stratégie de la tension avec ses voisins pourrait s’avérer contre-productive. L’Afrique de l’Ouest retient son souffle, craignant que ces accusations ne dégénèrent en conflit ouvert.