La sécurité du transport ferroviaire au Cameroun vient de franchir un nouveau cap critique. Lors d’une session extraordinaire conjointe tenue hier à Yaoundé, le Comité interministériel des infrastructures ferroviaires et le Comité de transport voyageurs ont sonné l’alarme face à la multiplication des incidents sur le réseau national. Depuis le début de l’année, pas moins de 37 incidents majeurs ont été signalés, impactant directement les indicateurs de performance et mettant en danger la vie des passagers. Face à cette situation préoccupante, quelles mesures concrètes seront prises?
Sécurité train: le vandalisme et les occupations anarchiques en cause
Les récents déraillements sur la ligne Belabo-Ngaoundéré ont particulièrement interpellé les autorités. «Depuis le début de l’année, nous assistons à une recrudescence d’incidents qui ont un impact sur les indicateurs de performance, aussi bien en ce qui concerne le transport de passagers que celui du fret», a déploré Jean Ernest Masséna Ngallè Bibèhè, ministre des Transports, lors de l’ouverture des travaux.
L’occupation anarchique des emprises ferroviaires constitue l’un des principaux facteurs de risque identifiés. Sur la ligne Ouest, entre Douala et Kumba, en passant par Mbanga, de nombreuses portions du réseau sont complètement occupées par des constructions illégales. Des traverses non autorisées, des dépôts d’ordures sur les rails et des jets de pierres sur les convois ont également été signalés.
Selon le rapport présenté aux participants, les actes de vandalisme sur les équipements essentiels à la sécurité de la circulation représentent 43% des incidents enregistrés. «Ces actes sont à l’origine d’accidents dramatiques, de retards très souvent importants dans le transport des voyageurs et des marchandises», précise un responsable de Camrail.
Face à cette situation alarmante, le ministère des Transports prévoit un arsenal de sanctions renforcées. La loi de 2023 régissant le secteur ferroviaire sera désormais appliquée avec rigueur pour punir les atteintes à la sécurité ferroviaire. Le MInT a recommandé au concessionnaire Camrail de mettre en œuvre un plan d’urgence pour minimiser l’impact des actes de vandalisme.
Par ailleurs, une meilleure synergie entre les ministères des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières a été préconisée pour accélérer la délimitation des emprises ferroviaires, afin d’éviter leur occupation illégale. Les préfets et sous-préfets seront également mobilisés pour sécuriser ces zones sensibles.
Croyez-vous que ces mesures administratives suffiront à résoudre un problème qui semble avoir des racines socio-économiques profondes?