View Kamer

Titres publics : la Cobac facilite les emprunts du Cameroun en 2025, en levant la contrainte de la pondération de 90%


(Investir au Cameroun) – Tout au long de l’année 2025, les banques opérant comme Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sur le marché sous-régional des titres publics n’auront finalement pas l’obligation de faire une provision de 90% sur leurs fonds propres, pour chaque prêt effectué au bénéfice de l’État du Cameroun. C’est ce qu’a révélé le ministre des Finances en s’adressant aux investisseurs le 13 février 2025 à Douala, la capitale économique du Cameroun, au cours de la présentation du programme de financement de l’État pour l’année courante.

« (…) Je tiens également à exprimer toute ma gratitude à la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). Par l’octroi de la pondération nulle sur les titres publics pour l’année 2025, elle a créé un cadre incitatif, permettant aux SVT de participer plus activement aux adjudications, d’investir davantage et de renforcer la profondeur de notre marché financier », a déclaré Louis Paul Motazé.

La décision de la Cobac d’octroyer la pondération nulle sur les titres du Trésor camerounais pour l’année 2025 abroge les dispositions de la lettre circulaire signée le 18 octobre 2024 par le Secrétaire général de cet organisme chargé de la régulation du secteur bancaire dans les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA). Dans ce document, le Congolais Marcel Ondélé enjoint les banques de pratiquer des taux de pondération allant de 80 à 100% sur tous les prêts accordés aux États de la Cemac sur le marché des titres publics, pour couvrir le risque de crédit.

Dans le détail, ce taux de pondération, qui est une sorte de dégradation du profil emprunteur des États de la Cemac, en raison du non-respect de certains critères de surveillance adoptés par la Communauté (taux d’inflation, déficit budgétaire, taux d’endettement, etc.), est de 80% pour le Congo, 85% pour la RCA et la Guinée équatoriale, 90% pour le Cameroun et le Tchad, et 100% pour le Gabon. Concrètement, cela signifie que pour le Cameroun, par exemple, chaque SVT qui s’engage à investir un milliard de FCFA sur les titres émis par le pays doit s’assurer de faire une provision d’au moins 900 millions de FCFA sur ses fonds propres pour couvrir son risque de crédit.

Cette mesure limite considérablement les marges de manœuvres des banques-SVT, dans la mesure où elle réduit leurs capacités à financer les États émettant des titres pour lever les fonds destinés à réaliser des projets d’investissement. D’où la pondération nulle négociée et obtenue par le Cameroun auprès de la Cobac, pour faciliter les opérations de mobilisation des financements par le Trésor public sur le marché sous-régional des titres.

Pour rappel, au cours de l’année 2025, l’État du Cameroun ambitionne de lever 380 milliards de FCFA sur le marché sous-régional des titres publics. Pour ce faire, le président de la République a signé, depuis le 28 janvier 2025, un décret habilitant  le ministre des Finances à émettre des titres à hauteur de ce montant.

Brice R. Mbodiam

Lire aussi:




17-02-2025 - Endettement : les emprunts du Cameroun sur le marché de la BEAC en hausse de 20,4% en 2024, malgré un contexte difficile




14-02-2025 - Marché des titres publics : face à la saturation des banques, le Cameroun lorgne vers de nouveaux investisseurs




09-01-2025 - Titres publics : l’encours des capitaux mobilisés sur le marché de la BEAC progresse en 2024, malgré la hausse des coûts





Source link