View Kamer

Tibor Nagy Cameroun ► Critique choc diplomatique


Plus de 48 heures après l’investiture de Paul Biya à Yaoundé, une polémique inattendue secoue la diplomatie internationale. L’ancien secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires africaines, Tibor Nagy, a publiquement critiqué l’ambassade des États-Unis au Cameroun pour son message de félicitations. « Je suis très déçu », a écrit le diplomate sur X, estimant que la déclaration évitait soigneusement d’évoquer le processus électoral contesté. « On ne peut vraiment pas appeler ça une élection. Une blague ! » a-t-il ajouté.
Ce coup de tonnerre ouvre un débat : les États-Unis envoient-ils des signaux contradictoires au Cameroun ?

Une réaction rare et lourde de sens

Tibor Nagy n’est pas un commentateur ordinaire.
De 2018 à 2021, il a supervisé la politique africaine de Washington. Son avis pèse, notamment auprès :

  • des chancelleries africaines,
  • des diplomates en poste à Yaoundé,
  • et de la diaspora camerounaise active sur les réseaux.

Son message cible un tweet officiel de l’ambassade américaine, saluant « l’inauguration du président Paul Biya » — en évitant le terme « élection ». C’est ce choix lexical qui a mis le feu aux poudres.

« Quand un diplomate parle par omission, il faut bien écouter ce qu’il ne dit pas », analyse un politologue de l’Université de Yaoundé II.

Sur Facebook et X, le débat s’est enflammé :
entre ceux qui y voient une critique voilée de la légitimité du scrutin,
et ceux qui dénoncent une ingérence étrangère.

Des élections sous haute tension : un contexte déjà fragile

L’élection présidentielle d’octobre 2025 avait été marquée par :

  • des dénonciations d’irrégularités par l’opposition,
  • des affrontements meurtriers dans plusieurs villes,
  • et des restrictions temporaires d’Internet, notamment à Douala et Bafoussam.

Des organisations citoyennes et la diaspora avaient également contesté les résultats officiels.

Dans ce contexte déjà tendu, la sortie de Tibor Nagy agit comme un révélateur :
elle expose à la lumière les contradictions diplomatiques américaines entre pragmatisme et valeurs affichées.

Un signal adressé à qui ?

Pour plusieurs analystes, ce message ne vise pas seulement l’ambassade, mais aussi :

  • Washington, qui cherche à conserver son influence en Afrique ;
  • Yaoundé, qui renforce ses liens avec la Russie, la Chine et la Turquie ;
  • la diaspora camerounaise, devenue un acteur politique majeur en ligne.

Un cadre diplomatique, basé à Addis-Abeba, confie :

« Ce n’est pas un message improvisé. Nagy sait exactement quelles portes il cogne. »

La sortie de Tibor Nagy ouvre une page délicate dans les relations entre les États-Unis et le Cameroun.
Elle expose un malaise latent : entre reconnaissance protocolaire et questionnement politique, les lignes sont loin d’être claires.



Source link

View Kamer

FREE
VIEW