Tchiroma Bakary exprime son indignation suite à la disqualification de Maurice Kamto par ELECAM ce 26 juillet 2025. Dans un communiqué officiel daté du 27 juillet, le candidat présidentiel dénonce cette décision et tend « une main fraternelle » à l’opposant écarté de la course à Etoudi.
Cette prise de position courageuse d’Issa Tchiroma intervient moins de 24h après la publication par ELECAM de la liste des 13 candidats retenus sur 83 dossiers. Une solidarité qui fait déjà tok-tok dans les milieux politiques camerounais.
L’ancien ministre de l’Emploi, candidat sous l’étiquette FSNC, ne mâche pas ses mots dans son communiqué officiel de Tchiroma 2025.
« Mon propos n’est pas de remettre en cause l’arbitrage opéré par ELECAM », précise-t-il diplomatiquement. Mais il ajoute immédiatement : « Toutefois, compte tenu des compétences internationalement reconnues du Professeur Kamto en matière de droit, je suis convaincu qu’il s’était entouré en amont de toutes les mesures juridiques nécessaires ».
Cette déclaration sous-entend clairement que le rejet relève plus de manœuvres politiques que de vices de forme juridique. Une accusation grave dans le contexte tendu de la présidentielle 2025.
Tchiroma va plus loin en évoquant les « enjeux protéiformes de l’élection présidentielle » qui imposent selon lui « de s’entourer des plus grandes précautions ». Une allusion transparente aux pressions exercées sur l’institution électorale.
Dans le langage feutré de la diplomatie, l’ancien ministre exige qu’ELECAM « fasse preuve d’impartialité et d’intégrité en assumant pleinement ses responsabilités ».
► Tchiroma lance un appel vibrant à l’unité nationale
Le candidat de la transition ne s’arrête pas aux critiques. Il propose une vision rassembleuse pour l’après-exclusion de Kamto.
« À ce titre, je tends une main fraternelle au Professeur Kamto », déclare-t-il solennellement. Cette main tendue dépasse les clivages partisans pour embrasser un projet commun.
« Nos chemins politiques peuvent diverger, mais notre aspiration commune à une justice équitable nous unit », poursuit Tchiroma dans une formule qui fera date. Un message fort adressé à l’ensemble de l’opposition fragmentée.
L’homme de 75 ans, qui fut longtemps un pilier du régime Biya, opère ainsi sa mue politique définitive. Après sa démission spectaculaire du gouvernement le 24 juin dernier, il confirme sa rupture avec l’ancien système.
Son communiqué se termine par un appel patriotique : « En patriotes, nous devons ensemble défendre les droits et libertés de tous les Camerounais afin que nul ne soit exclu de la compétition démocratique ».
Cette prise de position de Tchiroma pourrait bien redistribuer les cartes dans l’opposition. Sa stature d’ancien du sérail et sa légitimité politique confèrent un poids particulier à ses déclarations.
Dans les quartiers de Yaoundé, les réactions sont mitigées. « Tchiroma joue sa carte, mais on verra s’il va au bout », confie un électeur de Mendong sous anonymat.
Les prochains jours diront si cette solidarité entre candidats opposants débouchera sur des alliances concrètes pour la bataille d’octobre prochain.
Une chose est sûre : l’exclusion de Kamto aura au moins eu le mérite de clarifier les positions dans l’échiquier politique camerounais.
Pensez-vous que ce soutien de Tchiroma peut changer la donne politique ?