17 000 milliards de FCFA. C’est le montant colossal que le Tchad veut mobiliser pour transformer son économie d’ici 2030. Et, coup de théâtre ce week-end à Abou Dabi : Afriland First Bank, conduite par son fondateur Dr Paul Kammogne Fokam, revient dans la course et se positionne comme un partenaire financier de premier plan.
Reçu par le président Mahamat Idriss Déby Itno, l’homme d’affaires a longuement échangé sur les secteurs clés – énergie, agro-industrie, infrastructures. « Le Tchad ouvre une nouvelle page, et nous voulons en être », confie une source proche du dossier.
Afriland First Bank veut s’implanter : un retour très attendu
Selon des informations proches de la présidence tchadienne, Paul K. Fokam a réaffirmé l’intérêt d’Afriland First Bank pour ouvrir une filiale au Tchad, un projet déjà évoqué depuis 2022 mais suspendu après la sortie du groupe de Guinée équatoriale.
Cette fois, la démarche est plus ambitieuse :
- financement d’infrastructures énergétiques,
- développement de l’agro-industrie locale,
- soutien aux projets structurants du plan « Tchad Connexion 2030 ».
L’objectif est clair : accompagner la transformation économique d’un pays qui veut accélérer sa modernisation, mieux intégrer ses régions enclavées et diversifier ses sources de croissance.
Le Tchad attire désormais les géants internationaux
Le retour d’Afriland n’est pas le seul signal fort. Le groupe indien Mahasakthi, géant de l’agro-industrie, a également tenu une audience avec le chef de l’État.
Dans son programme déjà acté en Centrafrique – 800 milliards de FCFA d’investissements, dont 577 milliards pour la canne à sucre – Mahasakthi veut désormais dupliquer son modèle au Tchad.
Selon la convention signée en RCA :
- 10 000 ha seront consacrés au manioc,
- 20 000 ha à la canne à sucre,
- moitié exploitée par Mahasakthi, moitié confiée à des producteurs locaux.
L’arrivée possible du groupe au Tchad confirme un mouvement : le pays séduit à nouveau les investisseurs internationaux, notamment grâce à ses terres agricoles, sa position stratégique et la volonté politique affichée depuis début 2025.
« Tchad Connexion 2030 » : un programme massif pour changer le pays
Validé en juin 2025, le plan national de développement est un chantier titanesque :
🔹 17 000 milliards de FCFA à mobiliser,
🔹 30 milliards de dollars sur 5 ans,
🔹 268 projets dont 124 structurants,
🔹 objectif de 8 % de croissance annuelle,
🔹 sortir 2,5 millions de Tchadiens de la pauvreté.
Les priorités :
- modernisation des infrastructures,
- développement énergétique,
- corridors de désenclavement,
- industrialisation agro-alimentaire,
- renforcement du capital humain.
Le Tchad veut devenir un hub économique et logistique en Afrique centrale et sahélienne.
L’enjeu est majeur : passer d’une économie dépendante du pétrole à une économie diversifiée.
L’audience entre Mahamat Idriss Déby Itno et Paul Kammogne Fokam marque peut-être un tournant. Entre Afriland First Bank qui revient dans l’arène, Mahasakthi qui explore de nouvelles implantations et un plan « Tchad Connexion 2030 » ambitieux, le pays semble attirer une nouvelle génération d’investisseurs.
Reste une question brûlante : le Tchad parviendra-t-il à transformer ces intentions en résultats concrets pour des millions de citoyens ?
