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Suspension prévention routière Cameroun ► décision choc


C’est une décision aussi surprenante que controversée.
Le Ministre des Transports, Ernest Ngallè Bibehe, a ordonné ce mardi la suspension immédiate des opérations de prévention et de sécurité routières sur l’ensemble des axes du Cameroun.
La mesure, prise à la suite des concertations avec les organisations syndicales du secteur, concerne les équipes civiles de prévention, souvent déployées aux carrefours et sur les grands axes.
Mais cette annonce, saluée par certains usagers, soulève de profondes interrogations sur son application réelle.
👉 La vraie question demeure : a-t-on suspendu la prévention… ou simplement une catégorie de contrôles ?

Une suspension décidée après pression syndicale

Selon la note officielle signée par le ministre des Transports, les délégués régionaux et départementaux sont instruits de « suspendre momentanément les opérations de prévention et de sécurité routières sur les axes routiers, jusqu’à nouvel ordre ».
Cette décision intervient après plusieurs semaines de revendications syndicales, dénonçant le harcèlement et les dérives observées dans certaines brigades de prévention.

« Trop souvent, ces opérations se transformaient en racket déguisé », déplore un syndicaliste rencontré à Yaoundé.
« Les chauffeurs en avaient marre de payer sans savoir pourquoi. »

Le ministre précise toutefois que les activités de sensibilisation et de contrôle du respect du code de la route devront se poursuivre dans les gares routières, les agences de voyages, les centres de formation à la conduite automobile et les écoles.

Une mesure à double tranchant

Pour de nombreux observateurs, la suspension risque d’avoir des effets contradictoires.
D’un côté, elle apaise les tensions entre transporteurs et autorités civiles.
Mais de l’autre, elle laisse un vide dangereux sur le terrain, puisque les forces de l’ordre (gendarmes et policiers) continueront d’effectuer leurs propres contrôles, relevant cette fois de leur mission régalienne.

« Les civils sont suspendus, mais les gendarmes, eux, ne sont pas concernés. Alors qu’est-ce qui change vraiment ? » s’interroge un chauffeur de bus à Douala.
« Sur le terrain, les barrages vont continuer. Ce n’est pas du jeu ! »

Cette ambigüité alimente la confusion : les citoyens ne savent plus qui peut contrôler et dans quel cadre.
Certains redoutent même une augmentation des abus, sous couvert de la mission sécuritaire classique.

Un signal politique fort avant les fêtes

À l’approche de la période de fin d’année, traditionnellement marquée par une forte activité sur les routes, cette suspension pourrait être interprétée comme un geste d’apaisement.
Mais sur le plan de la sécurité, le risque est réel : sans encadrement strict, la hausse des accidents pourrait vite rattraper la bonne intention initiale.

« Le problème n’est pas la prévention, c’est la manière dont elle est exercée », confie un responsable d’agence de transport à Bafoussam.
« Supprimer n’est pas forcément réformer. »

En suspendant les opérations de prévention routière, le ministre Ernest Ngallè Bibehe ouvre une nouvelle page dans la gestion du transport public au Cameroun.
Mais derrière cette décision apparemment salutaire, plane un doute persistant :
la sécurité des routes camerounaises sortira-t-elle renforcée ou affaiblie ?

Et vous, pensez-vous que cette suspension fera vraiment baisser les abus sur les routes ?
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