(Investir au Cameroun) – Selon une étude de faisabilité détaillée réalisée par la société française Axens, les travaux de réhabilitation de la société nationale de raffinage (Sonara), unique raffinerie de pétrole du Cameroun ravagée par un incendie en mai 2019, sont finalement estimés à 300 milliards de FCFA. Ce chiffre révélé par le Premier ministre le 26 novembre 2025, lors de la présentation à l’Assemblée nationale du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’année 2026, est de 50 milliards de FCFA supérieur aux 250 milliards de FCFA initialement annoncés par le gouvernement.
Joseph Dion Nguté n’a pas expliqué les raisons de cette augmentation de l’enveloppe initiale de 20%. Mais l’on sait que plusieurs institutions financières manifestent déjà un certain intérêt pour le financement des travaux de réhabilitation de la Sonara. A titre d’illustration, le 17 juin 2025, une délégation composée de représentants de l’Union de Banques Arabes et Françaises (UBAF), de la banque néerlandaise ING et de la Mauritius Commercial Bank (MCB) s’est rendue à limbé pour discuter avec les responsables de l’entreprise. Objectif : « propulser la raffinerie vers un avenir prometteur », avait-on appris de sources officielles.
Afin de pouvoir remettre à flots la raffinerie de pétrole du Cameroun, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) est également disposée à activer son guichet B, « réservé au refinancement des crédits à moyen terme destinés à l’investissement productif ». « Je confirme que ce guichet a pour vocation de financer les projets dans le secteur productif. D’ailleurs, pour le cas de la Sonara, nous avons nous-mêmes pris l’initiative de nous rapprocher des autorités pour leur présenter cet instrument qui pourrait accompagner la réhabilitation de la Sonara », a révélé le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, le 29 septembre 2025. C’était au cours de la conférence de presse de clôture de la 3è session du Comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC pour l’exercice 2025.
Fragilisation des réserves en devises
De bonnes sources, les responsables de la banque centrale des pays de la Cemac -Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA – ont en effet approché les autorités camerounaises depuis plusieurs mois, afin de leur proposer la mise à disposition à travers le guichet B de la BEAC, de 60% du financement nécessaire à la réhabilitation de la Sonara, alors estimé à 250 milliards de FCFA.
Depuis l’incendie qui a ravagé les équipements de la Sonara, le Cameroun importe 100% des produits pétroliers consommés sur son territoire. Ces importations fragilisent les réserves en devises de la Cemac – avoirs extérieurs permettant aux Etats de payer solidairement leurs dépenses d’importation – exposant les pays de la sous-région à des tensions de trésorerie pour les approvisionnements depuis l’étranger. D’où le plaidoyer du gouverneur de la banque centrale pour la réhabilitation de la raffinerie camerounaise.
« Au Cameroun, je plaide pour que la Sonara soit très rapidement restaurée . Aujourd’hui, ce sont tous les pays de la sous-région qui importe les produits pétroliers finis. Cela fragilise notre position extérieure», avait indiqué Yvon Sana Bangui le 24 juin 2024 à Yaoundé, au cours d’une réunion du CPM de la BEAC.
BRM
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