(Investir au Cameroun) – Le groupe français Geocoton, ancien actionnaire de la Société de développement du coton (Sodecoton), a perçu un total de 127,5 millions FCFA de dividendes entre 2021 et 2023, selon le dernier rapport financier de l’entreprise publique.
D’après ce document, aucun dividende n’avait été versé à Geocoton pour les exercices 2021 et 2022. Ce n’est qu’en 2023 que le groupe a bénéficié d’un paiement unique de 127,5 millions FCFA, représentant l’intégralité des revenus perçus sur la période. Le rapport ne précise toutefois pas si l’ex-actionnaire français a touché de nouveaux dividendes au titre de l’exercice 2024, marqué par une forte progression du bénéfice net de la Sodecoton, estimé à 5,4 milliards FCFA.
Récapitulatif des dividendes versés (2021-2023)
Exercice | État du Cameroun (FCFA) | Geocoton (FCFA) | Observations |
2021 | 835 000 000 | 0 | Versement conforme au délai OHADA |
2022 | 246 300 000 | 0 | Aucun dividende pour Geocoton |
2023 | 246 300 000 | 127 500 000 | Unique versement en faveur de Geocoton |
Total(3ans) | 1 327 600 000 | 127 500 000 | — |
Sur la même période, l’État du Cameroun, actionnaire majoritaire, a perçu un total de 1,33 milliard FCFA de dividendes. Ces versements ont été effectués conformément à l’article 146 de l’Acte uniforme de l’OHADA, qui impose un délai maximal de neuf mois après la clôture de l’exercice pour la mise en paiement.
Le désengagement de Geocoton met fin à plusieurs décennies de présence française dans le capital de la société cotonnière camerounaise. Le groupe, qui détenait 30 % des parts aux côtés de l’État et de la Société musulmane d’investissement du Cameroun (Smic), a cédé ses actions à l’État pour un montant global de 46 milliards FCFA.
Cette opération a permis au gouvernement de porter sa participation à près de 89 % du capital, contre 59 % auparavant. La Smic, contrôlée par l’homme d’affaires Baba Ahmadou Danpullo, conserve encore 11 %, mais négocie à son tour son retrait.
Au-delà des chiffres, ce désengagement illustre la reprise en main progressive par l’État camerounais d’un secteur stratégique pour l’économie du Nord du pays, longtemps marqué par la tutelle technique et financière de partenaires étrangers.
Amina Malloum
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