Le dossier judiciaire des séparatistes camerounais prend une tournure décisive à l’international. Plusieurs figures majeures de la crise anglophone ont déjà été condamnées à de lourdes peines, principalement aux États-Unis, pour leur implication dans le financement du terrorisme, le blanchiment d’argent et l’exportation illégale d’armes. Eric Tataw, arrêté le 24 avril dernier, risque désormais jusqu’à 15 ans de prison, s’ajoutant à la liste grandissante de sécessionnistes tombés dans les filets de la justice internationale.
Crise anglophone: la justice internationale frappe fort
La lutte contre les séparatistes opérant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’intensifie sur le terrain judiciaire. Selon le cabinet d’avocats international Nsahlai Law Firm basé aux États-Unis, «le risque de fuite» justifie la détention provisoire imposée à Eric Tataw, figure emblématique de la crise sécuritaire qui prévaut depuis 2017 dans ces deux régions.
Les autorités américaines ont récemment multiplié les arrestations. Edith Ngang, membre du prétendu «gouvernement intérimaire ambazonien», purge actuellement une peine de quatre ans dans une prison fédérale américaine pour exportation illégale d’armes vers le Cameroun. Ses complices Tse Erneh Sunday et Tamfu Nchumuchu ont écopé de condamnations similaires pour les mêmes motifs.
La liste des condamnés s’allonge considérablement. Alambi Walters Muma, Godlove Mancho, Roger Akem et Arye Collins Ngomanji purgent tous des peines de quatre ans d’emprisonnement pour exportation illégale d’armes vers le Cameroun et soutien financier aux groupes terroristes opérant dans le NOSO.
Ces arrestations s’appuient sur des preuves solides. D’après le document publié par le réseau d’avocats, les accusés sont clairement identifiés dans des enregistrements vidéo et audio, avec des traces de circulation d’argent et de fonds à la provenance douteuse.
Lucas Ayaba Cho, figure notoire de la sécession, a été appréhendé en septembre 2024 et placé en «détention prolongée par la Cour d’Oslo, en Norvège». Il est accusé de «crimes contre l’humanité», une qualification juridique particulièrement grave.
Le 17 novembre 2022, Claude Ngeneve Chi, Francis Chenyi et Lah Nestor Langmi ont été arrêtés par la justice américaine à St. Paul, Minneapolis, le Missouri et Buffalo, New York. Leur procès est en cours, venant s’ajouter aux nombreuses procédures judiciaires engagées contre les séparatistes.
D’autres enquêtes sont actuellement menées mais n’ont pas encore été divulguées pour des raisons de confidentialité. Les observateurs s’attendent à voir de nouvelles arrestations dans les mois à venir.
Cette vague d’arrestations et de condamnations internationales marque-t-elle le début de la fin pour les mouvements séparatistes dans les régions anglophones du Cameroun?