Une onde de panique a traversé Edéa. Le samedi 22 mars 2025 à 6h50, les habitants de cette ville industrielle du Littoral camerounais ont ressenti une secousse sismique significative de magnitude 3.0, durant précisément 3 à 4 secondes. Ce phénomène géologique, confirmé par un communiqué officiel du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation publié le 26 mars, soulève des préoccupations quant aux risques sismiques dans cette région du pays jusqu’alors considérée comme relativement stable. La ministre Dr. Madeleine Tchuinte appelle désormais à une vigilance accrue des populations.
Une activité sismique avérée qui déconcerte les habitants
La secousse principale, ressentie par de nombreux habitants d’Edéa, a d’abord semé la confusion parmi la population. « Certains ont cru que ces secousses étaient dues au passage d’un train ou aux travaux de terrassement d’un bulldozer », précise le communiqué ministériel. Toutefois, les analyses des enregistrements de la Station Sismologique d’Edéa, effectuées par l’Institut de Recherches Géologiques et Minières (IRGM), ont définitivement confirmé l’origine sismique du phénomène.
Ce n’est pas un événement isolé. Selon les informations recueillies par 237online.com, cette secousse principale a été précédée par un petit séisme de magnitude 1.6 survenu deux jours plus tôt, le 20 mars 2025 à 03h29 (heure locale). Ce premier événement avait lui-même été suivi d’une réplique de magnitude 1.7 le même jour. Cette séquence de trois tremblements de terre en l’espace de quelques jours constitue un phénomène inhabituel pour cette région du Cameroun.
La faille de la Sanaga et le Craton du Congo pointés du doigt
L’explication scientifique de ces événements sismiques est liée à la position géographique particulière d’Edéa. La ville se situe dans une zone d’intersection critique entre deux formations géologiques majeures : la Faille de la Sanaga et la bordure Nord du Craton du Congo. Cette configuration a été identifiée par les chercheurs de l’IRGM comme « l’une des principales zones sources sismiques du Cameroun », révèle le communiqué officiel.
Des experts en géologie expliquent que cette position à la jonction de deux structures tectoniques majeures crée naturellement des tensions dans la croûte terrestre, susceptibles de se libérer périodiquement sous forme de tremblements de terre. Bien que la magnitude 3.0 reste modérée sur l’échelle de Richter, elle est suffisamment importante pour être clairement ressentie par la population et pourrait, dans certains cas, causer des dégâts mineurs aux structures les plus fragiles.
Face à cette situation, Dr. Madeleine Tchuinte, Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, invite « les populations qui vivent dans ces zones à forte sismicité à redoubler de vigilance ». Elle recommande également de « signaler à l’IRGM, ou le cas échéant, aux autorités publiques locales, la moindre secousse ressentie ». Une démarche préventive essentielle pour permettre aux scientifiques de mieux cartographier l’activité sismique du pays et potentiellement améliorer les systèmes d’alerte précoce.