(Investir au Cameroun) – Le ministère des Relations extérieures a accordé un premier avenant au contrat de partenariat public-privé (PPP) liant l’État du Cameroun au groupe ivoirien Impact Palmares R&D. Ce contrat, signé le 1er avril 2022, porte sur la conception, le financement et la réalisation de la modernisation et de la transformation digitale du service des visas camerounais. L’avenant vise à adapter l’accord initial au cadre juridique et réglementaire du Cameroun, qui a évolué en trois ans, ce qui « rend certaines clauses du partenariat obsolètes », explique le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella.
Selon lui, cette actualisation était capitale « dans le souci de prendre en compte des défis qui se sont révélés au fil de la mise en œuvre dudit contrat, notamment de nouveaux investissements en cours d’exécution, la mise en conformité du régime fiscal et douanier avec les textes en vigueur, entre autres ». Côté partenaire privé, Mbow Nassirou, chef de projet chez Impact Palmares, précise que l’avenant doit « réadapter un certain nombre de dispositions dans la convention initiale. Cet avenant va permettre d’aller plus loin dans les investissements demandés à Impact Palmares dans le cadre de ce projet ».
Aucun chiffre ne filtre toutefois sur le montant financier de cet avenant. C’était déjà le cas en 2022 lors de la signature du contrat initial, dont la valeur avait été gardée secrète, tant par le gouvernement que par l’entreprise ivoirienne.
Un PPP qui doperait les recettes consulaires
Pour ce projet, l’État du Cameroun a retenu un schéma de partenariat public-privé. « Dès les premiers instants, l’État voit un retour sur investissement concret. On a constaté une augmentation des recettes consulaires de plus de 300 % », affirme Mbow Nassirou. Impact Palmares détient un contrat de concession de 10 ans pour l’exploitation de la plateforme de digitalisation des services consulaires camerounais, incluant le traitement des visas.
Le ministre Lejeune Mbella Mbella s’est félicité des résultats engrangés depuis la mise en place de cette plateforme numérique sécurisée de délivrance des visas. Dès décembre 2024, il faisait état d’une « augmentation des recettes mobilisées de l’ordre de 29 milliards de FCFA sur la période d’avril 2023 à octobre 2024, du fait de l’implémentation du système e-visa ».
Plus récemment, lors de la présentation du bilan de l’État pour l’année 2025 au Parlement, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a indiqué que 411 439 visas payants avaient été délivrés au 30 septembre 2025, pour des recettes de 46,873 milliards de FCFA, auxquelles s’ajoutent 34 508 visas gratuits. Ces volumes confirment l’importance budgétaire croissante des recettes consulaires issues de la digitalisation.
Deuxième phase : services de nouvelle génération et infrastructures
Pour la suite de la mise en œuvre du projet, Giresse Justin Tella annonce qu’il s’agira de « rendre totalement opérationnelles les prestations consulaires numériques de deuxième et de troisième génération au cours de l’année 2026 ». Cette nouvelle phase doit élargir et approfondir l’offre de services en ligne pour les usagers et les postes consulaires.
Il est également prévu de livrer, « dans les délais impartis, le centre ultramoderne dédié à l’innovation numérique au sein du ministère des Relations extérieures ». La fin des travaux de ce centre est programmée pour juin 2026. Le dernier chantier associé à ce projet porte sur la finalisation des travaux de réhabilitation du consulat général du Cameroun à Paris, appelé à devenir une vitrine de la nouvelle organisation numérique des services consulaires.
Ludovic Amara
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