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Scandale Dorcel au Cameroun ► Exploitation brutale dévoilée


Le Cameroun, terre de contrastes et de richesses culturelles, est aujourd’hui au cœur d’un scandale qui révèle le visage sombre de l’industrie pornographique mondiale. Derrière les promesses de revenus faciles et de carrières éclatantes, des acteurs locaux subissent exploitation, humiliation et dangers sanitaires. Une enquête exclusive de Jeune Afrique plonge dans les coulisses glaçantes de la stratégie africaine de Dorcel, géant français du X, et expose un système de profit fondé sur la misère humaine.

Cameroun-Dorcel, le piège mortel de l’argent facile

« Ze Gladiator », « Black Butterfly », « Chacale »… Derrière ces pseudonymes exotiques se cachent des destins brisés. Comme Albin, ancien vendeur du marché de Yaoundé, recruté pour des tournages pornographiques sous prétexte de compléter ses revenus. « 450 000 F CFA pour quatre scènes », se souvient-il. Une somme alléchante, vite réduite à un mirage.

Dorcel, via des intermédiaires locaux comme Esther Biiga, prospère sur la précarité. Les contrats promettent des rémunérations européennes, mais sur place, les acteurs touchent à peine 20 000 F CFA (30€) par jour. « Je me suis dit : tout ce calvaire pour ça ! », rage « Chacale », l’une des victimes. Un système où les tests médicaux sont ignorés, les préservateurs percés, et les infections sexuelles banalisées.

Santé en danger ► L’hypocrisie sanitaire de Dorcel

En France, Dorcel impose des contrôles stricts. Au Cameroun ? « Aucun réalisateur ne vérifiait notre état de santé », dénonce « Ze Gladiator », régulièrement infecté par la gonorrhée. Les actrices, comme Bernadette (« Black Butterfly »), subissent des journées de tournage épuisantes, sans protection ni respect des normes.

Pire : les vidéos, initialement promises pour une diffusion européenne, inondent clandestinement le marché camerounais. « Mon visage n’était pas flouté… Ma famille m’a reniée », confie Bernadette, en larmes. Une double peine pour ces acteurs, criminalisés par une loi camerounaise anti-pornographie qu’ils ignorent souvent.

Dorcel responsable ? Le silence assourdissant d’un géant

Malgré une charte éthique affichée, Dorcel ferme les yeux sur les abus. Des contrats signés avec des producteurs locaux comme Mister Tcheck ou Sun Ciné Art révèlent des clauses floues, permettant une exploitation sans limites géographiques ni temporelles. Les ONG partenaires, comme Elles Cameroun, dénoncent des pressions pour étouffer les plaintes.

Interrogé par 237online.com, Dorcel se défend en invoquant sa « chartre RSE » et des « partenariats vérifiés ». Pourtant, aucun acteur camerounais n’a jamais été protégé. « Pourquoi mes droits n’ont-ils jamais été respectés ? Parce que je ne suis pas Blanche ? », interroge amèrement « Chacale ».

Ce scandale n’est pas qu’une affaire camerounaise. Il révèle l’hypocrisie d’une industrie mondialisée qui exploite les vulnérabilités du Sud. Albin, Bernadette et d’autres osent désormais parler, malgré les menaces. Leur combat est aussi le nôtre : pour la dignité, contre l’exploitation déguisée en opportunité.

Par Laurent Diby pour 237online.com



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