Le journaliste camerounais Patrick Feunou écope d’une suspension immédiate de deux semaines de Tropical FM pour « manquement grave », officiellement motivée par ses révélations sur des « vols de sexes » à Bafoussam. Une sanction aux allures politiques dans un contexte électoral explosif.
🔥 Une suspension aux motifs officiels controversés
Le 1er août 2025, le directeur général de Tropical FM Media Group, Erman Signe, notifie à Patrick Feunou – voix emblématique de la radio à Bafoussam – une suspension de 15 jours sans solde, assortie d’une « incidence financière significative ». Les raisons invoquées ? Des absences non justifiées et surtout des déclarations à l’antenne concernant des « vols de sexes » dans la ville, malgré un démenti formel du préfet.
« Il a affirmé que ces vols se déroulaient à Bafoussam, contredisant les autorités. C’est inacceptable », explique Erman Signe à Médiatude.
⚖️ La version politique des lanceurs d’alerte
Derrière les motifs disciplinaires, des sources internes et des observateurs médiatiques comme Nzui Manto dénoncent une censure déguisée. Selon eux, la suspension serait une riposte aux critiques de Feunou contre le régime :
- Il aurait demandé au Conseil constitutionnel d’invalider la candidature de Paul Biya à la présidentielle d’octobre 2025.
- Motif avancé : la « pluralité de candidatures » au parti d’opposition Manidem, alors que le RDPC (parti au pouvoir) présentait lui aussi deux candidats, dont Léon Theiller Onana.
📻 Restructuration express à Tropical FM
La sanction a provoqué un remue-ménage immédiat dans la grille des programmes :
- Sandra Bakam récupère le Journal du Matin.
- Raïssa Nadia prend en charge l’Actualité internationale.
- Kevin Djeukeu hérite de la Revue de presse.
Cette redistribution précipitée révèle l’impact stratégique de Feunou, dont l’absence force une réorganisation d’urgence.
🚫 La direction camerounaise dément toute censure politique
Face aux accusations, la direction de Tropical FM maintient sa ligne :
« Cette décision est strictement professionnelle. Aucune pression politique n’est impliquée », insiste un porte-parole.
Pourtant, le timing interroge : à 3 mois de la présidentielle, la sanction tombe après des propos touchant à la candidature du président Biya.
L’incident éclaire les risques encourus par les journalistes camerounais en période électorale :
- L’« incidence financière » de la suspension frappe Feunou dans un contexte économique déjà fragile.
- Le paysage médiatique s’enfonce dans une crise de crédibilité, tiraillé entre pressions politiques et autocensure.