300 millions de francs CFA envolés. Samuel Eto’o, président de la Fecafoot, est au cœur d’un scandale de détournement massif qui secoue le football camerounais. Les primes des arbitres, financées par l’État, auraient mystérieusement disparu dans les méandres de la fédération. Comme l’ancien DG du FEICOM aujourd’hui à Kondengui, le célèbre footballeur pourrait-il finir derrière les barreaux?
Eto’o accusé de détournement: la justice camerounaise sous pression
Les accusations contre Samuel Eto’o s’accumulent comme les buts qu’il marquait jadis. Détournement présumé de 300 millions FCFA, trucages de matchs documentés, menaces contre les dirigeants sportifs… La liste donne le tournis. « On ne peut plus continuer comme ça. Le football camerounais est pris en otage », s’indigne un ancien membre du comité exécutif qui préfère garder l’anonymat.
L’affaire rappelle étrangement celle de l’ex-DG du FEICOM. Lui aussi se targuait de ses relations avec la famille présidentielle. Aujourd’hui, il croupit à Kondengui. Un précédent qui devrait faire réfléchir l’ancien Lion Indomptable.
Dans la ville de Yaoundé, on ne parle que de ça. Les supporters ont déserté les stades, écœurés par cette gestion clanique. Le football camerounais, autrefois fierté nationale, est devenu le symbole de la prédation.
Le Tribunal Criminel Spécial va-t-il enfin agir contre Eto’o?
Nguimbous Arnaud, chef traditionnel de la Sanaga maritime, n’y va pas par quatre chemins dans sa tribune publique. Il interpelle directement les autorités: « Samuel Eto’o n’a aucune immunité judiciaire. Son passé de gloire sportive ne peut effacer ses crimes économiques présents ».
Les enregistrements de trucages de matchs circulent déjà. Les témoignages s’accumulent. Mais jusqu’ici, silence radio du côté de la justice. Pourquoi cette inertie?
« Même les fédérations étrangères s’en méfient maintenant. C’est une honte pour notre pays », confie un ancien international camerounais sous couvert d’anonymat. Les anciennes gloires du football africain prennent leurs distances avec celui qui fut pourtant leur capitaine emblématique.
Le ministère des Sports reste étrangement muet. Le Tribunal Criminel Spécial temporise. Mais jusqu’à quand? L’opinion publique gronde. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #EtooGate fait des ravages.
L’argent public n’est pas une cagnotte privée, comme le rappelle si justement cette tribune qui fait le buzz. Le gouvernement laissera-t-il ce scandale entacher davantage l’image du Cameroun?
Samuel Eto’o répondra-t-il enfin aux accusations ou continuera-t-il à se cacher derrière ses supposées protections?
