Le dernier rapport du 3e Recensement Général des Entreprises (RGE3) au Cameroun révèle une augmentation stupéfiante de 109,5% du nombre d’unités économiques depuis 2016, atteignant désormais 438 893 établissements répartis sur le territoire national. Cette dynamique entrepreneuriale sans précédent témoigne d’une transformation profonde du tissu économique camerounais malgré des défis persistants.
Disparités territoriales et sectorielles : les chiffres qui interpellent
L’Institut National de la Statistique (INS) dévoile une cartographie marquée par d’importantes concentrations urbaines. Douala domine avec 33,0% des entreprises, suivie par Yaoundé (19,7%) et la région de l’Ouest (9,7%). Le secteur tertiaire confirme sa prépondérance, représentant 85,6% des unités économiques, un indicateur révélateur de la tertiarisation accélérée de l’économie nationale.
«Cette forte progression du nombre d’entreprises masque toutefois des vulnérabilités structurelles qui méritent une attention particulière», souligne un expert de l’INS impliqué dans le recensement. Parmi ces défis, l’étude note que 92,4% des entreprises sont individuelles, perpétuant une tendance observée depuis 2009.
Le rapport met également en lumière l’évolution impressionnante de l’emploi, atteignant 1 178 043 personnes contre 635 969 en 2015. Les entreprises du secteur tertiaire ont réalisé un chiffre d’affaires global de 19 886 milliards FCFA en 2022, soit une hausse de 49% par rapport à 2015.
L’impact du First School Leaving Certificate sur l’entrepreneuriat reste significatif avec 48,4% des promoteurs détenant ce diplôme, tandis que seulement 12% des entrepreneurs possèdent une formation supérieure.
Comment ces nouvelles données pourraient-elles influencer les politiques publiques d’accompagnement des PME camerounaises dans un contexte économique régional de plus en plus compétitif?
