Le Cameroun compte aujourd’hui moins de 3% de docteurs parmi ses diplômés de l’enseignement supérieur, selon des estimations croisées d’experts locaux. Une situation jugée préoccupante pour l’avenir scientifique et technologique du pays.
Dans une correspondance datée du 07 novembre 2025, le Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur, Jacques Fame Ndongo, convoque les Recteurs et Vice-Chancellors des universités d’État à une réunion stratégique le 12 novembre à Yaoundé, afin d’amorcer la relance des formations doctorales.
« Le pays a besoin de chercheurs solides », confie un enseignant rencontré à Ngoa-Ekélé.
Mais comment redynamiser un système souvent critiqué pour sa lenteur ? 🤔
Vers une refondation des programmes doctoraux
La décision fait suite aux Hautes Instructions du Président de la République, Paul Biya, exprimées lors de son discours de prestation de serment du 06 novembre 2025.
Objectif : réorganiser la formation doctorale pour l’adapter :
- aux priorités nationales de développement ;
- aux standards internationaux de recherche ;
- et aux aspirations de la jeunesse camerounaise.
La réunion aura lieu dans la Salle 1036 au 10e étage du Ministère de l’Enseignement Supérieur à Yaoundé, le 12 novembre à 10h00 précises.
Selon des sources proches du dossier, l’enjeu est énorme : faire du doctorat un véritable moteur d’innovation, et non un diplôme symbolique difficile à valoriser sur le marché du travail.
Relance des doctorats au Cameroun : axes prioritaires annoncés
Les responsables universitaires sont appelés à venir avec des propositions concrètes, portant sur :
- Les axes de recherche prioritaires, en lien avec les défis du pays (agriculture intelligente, cybersécurité, santé publique, énergie, etc.).
- Les capacités institutionnelles, notamment les laboratoires et encadreurs habilités.
- Les mécanismes de suivi des doctorants, souvent laissés sans accompagnement réel.
- Les stratégies de financement, y compris le rôle du secteur privé.
- L’avenir des écoles doctorales, dont le fonctionnement reste inégal selon les universités.
À Douala, Yaoundé, Dschang ou Ngaoundéré, les doctorants dénoncent régulièrement les délais administratifs, le manque d’équipements, l’isolement scientifique et parfois même « l’épuisement moral ».
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Une réforme attendue, mais complexe
La relance des doctorats pose une question centrale :
Comment former des chercheurs compétents dans un système déjà sous pression budgétaire ?
Un enseignant de l’Université de Buea résume :
« Nous avons la volonté, nous avons les cerveaux. Ce qui manque, c’est un environnement scientifique stable et durable. »
La réunion du 12 novembre pourrait marquer un tournant, si elle débouche sur des engagements concrets, chiffrés et suivis.
Le gouvernement veut réhabiliter le prestige du doctorat et renforcer la production scientifique nationale.
Mais la réussite dépendra de la cohérence des propositions et de l’implication réelle des universités.
Alors, la relance du doctorat sera-t-elle un simple discours… ou le début d’une véritable révolution académique ? 💬



