Le bras de fer entre Justin Tagouh et la Fédération camerounaise de football prend une tournure spectaculaire. L’acteur de football, convoqué pour le 11 avril 2025 devant la Commission d’éthique, a opposé une fin de non-recevoir catégorique à l’instance dirigeante du football camerounais. Une réponse cinglante qui illustre les profondes tensions secouant actuellement le monde footballistique au Cameroun.
Maître Ndoumbé dégaine une réponse juridique imparable
Dans un document officiel daté du 10 avril 2025, que 237online.com s’est procuré en exclusivité, l’avocat de Justin Tagouh, Maître A. Ndoumbé, a adressé une correspondance sans équivoque à la vice-présidente de la Chambre d’instruction de la Commission d’éthique. Cette notification, transmise par voie d’huissier à la FECAFOOT, précise que son client ne pourra répondre à la convocation pour « deux raisons fondamentales ».
Premier argument avancé par la défense : aucun élément concernant l’affaire n’a été communiqué préalablement à Tagouh, ce qui constituerait selon l’avocat une « violation du principe du contradictoire » – un principe juridique fondamental qui permet à chaque partie de connaître et contester les éléments présentés par la partie adverse.
Deuxième motif, plus surprenant : la « mobilité » de Justin Tagouh « au regard de la gestion de son emploi de temps à l’étranger » ne le rendrait disponible qu’à partir du 20 janvier 2026, soit dans plus de neuf mois. Une manœuvre dilatoire qui pourrait bien mettre en échec la stratégie de la Commission d’éthique.
Un détail particulièrement révélateur apparaît dans la correspondance signée par Maître Ndoumbé. L’avocat y désigne explicitement son client comme « Acteur de Football et non Président de Bamboutos de Mbouda », une distinction qui pourrait avoir des implications juridiques significatives quant à la compétence de la Commission d’éthique pour le convoquer.
Cette nuance sémantique n’est pas anodine et pourrait constituer un élément stratégique de la défense, suggérant que Tagouh ne reconnaît pas ou plus son statut de président de club dans cette procédure. Selon une source proche du dossier contactée par 237online.com, « cette formulation n’est pas le fruit du hasard. Elle prépare le terrain à une contestation plus large de la légitimité même de la procédure engagée ».
Cette réponse cinglante intervient dans un contexte de tensions exacerbées au sein du football camerounais, marqué par des allégations de réunions clandestines impliquant plusieurs présidents de clubs, supposément insatisfaits de la gouvernance actuelle de la FECAFOOT sous la présidence de Samuel Eto’o.
L’issue de ce bras de fer juridique pourrait avoir des répercussions considérables sur l’équilibre des pouvoirs au sein de l’instance dirigeante du football camerounais, déjà fragilisée par une série de démissions retentissantes ces derniers mois.