La scène politique de l’Ouest du Cameroun vient d’être profondément remodelée. Hier à Bafoussam, sous le regard attentif de Jean Nkuete, secrétaire général du Comité central, Komidor Njimoluh a été officiellement installé comme chef de la délégation permanente régionale du RDPC. Cette cérémonie d’envergure, qui a également vu l’installation d’Albert Kouinche à la tête du département du Koung-Khi, s’est déroulée dans une ambiance de ferveur militante exceptionnelle, rassemblant plus de 2000 militants du parti au pouvoir. Ce remaniement stratégique intervient à quelques mois seulement des échéances électorales cruciales qui s’annoncent dans le pays.
Alors que la présidentielle et les élections régionales se profilent à l’horizon, cette reconfiguration du leadership dans les Hauts-Plateaux traduit-elle une stratégie calculée du président national pour garantir une victoire écrasante dans ce bastion traditionnellement acquis mais parfois rebelle?
Stratégie électorale RDPC : l’Ouest au cœur d’une mobilisation sans précédent
Le timing de ces nominations n’est pas anodin. Jean Nkuete a clairement défini la mission des nouveaux responsables durant son allocution : préparer le terrain pour une victoire incontestable du président Paul Biya lors des prochaines élections présidentielles.
«À l’Ouest comme dans d’autres parties du pays, l’enjeu de la présidentielle porte sur l’ampleur de la victoire de notre illustre candidat. Nous devons accorder au président Paul Biya une victoire nette, transparente, sans bavure», a martelé le secrétaire général du Comité central.
Cette directive sans ambiguïté souligne l’importance stratégique de la région de l’Ouest, considérée comme un baromètre électoral crucial. Avec ses sept départements et son poids démographique significatif, cette région pourrait jouer un rôle déterminant dans le scrutin à venir.
Le professeur Tchuente, analyste politique : «La nomination de Komidor Njimoluh n’est pas fortuite. Son profil intellectuel et son influence régionale en font un atout majeur pour contrer l’opposition qui tente de s’implanter dans certains départements comme la Mifi et les Bamboutos.»
Politique Ouest-Cameroun : vers une nouvelle dynamique d’unité et de consensus
Au-delà des enjeux électoraux immédiats, Jean Nkuete a insisté sur la nécessité d’un renouveau dans les méthodes de gouvernance partisane. Il a prescrit «un climat d’entente, d’harmonie, d’apaisement, une synergie, un travail en équipe, dans le consensus et l’humilité».
Ces directives semblent répondre aux tensions internes qui ont parfois miné l’efficacité du parti dans la région. Plusieurs observateurs notent que des rivalités entre caciques locaux ont souvent entravé la mise en œuvre des stratégies nationales.
Albert Kouinche, fraîchement installé à la tête du Koung-Khi, a promis de s’inscrire dans cette dynamique d’unité : «Je m’engage à travailler avec tous les militants, sans exclusion, pour renforcer notre implantation et répondre aux attentes du président national.»
La présentation des nouveaux membres titulaires du Comité central, récemment désignés par Paul Biya, a également marqué cette cérémonie. Ces nominations témoignent d’une volonté de rajeunissement et de diversification des profils au sein des instances dirigeantes.
Face aux défis politiques, économiques et sociaux qui secouent la région de l’Ouest, cette reconfiguration marque-t-elle le début d’une nouvelle ère pour le RDPC dans les Hauts-Plateaux? Les prochains mois nous diront si Komidor Njimoluh et son équipe parviendront à transformer cette confiance présidentielle en résultats électoraux concrets et en amélioration tangible des conditions de vie des populations.
