(Investir au Cameroun) – Au sortir des états généraux sur la gestion des ressources en déchets, tenus du 6 au 7 mai 2025 à Yaoundé, les participants ont formulé des recommandations pour une meilleure gestion de cette activité au Cameroun. Parmi ces recommandations, les acteurs suggèrent la création d’un compte d’affectation spécial, en vue « d’assurer le transfert effectif des ressources (droits d’accises et autres subventions) aux communes et communautés urbaines ».
A en croire ces derniers, une telle décision garantirait le paiement à temps des factures des entreprises contractualisées pour le ramassage des ordures dans le pays. En effet, depuis des années, ces entreprises font de plus en plus face à des tensions de trésorerie induisant les grèves des salariés, en raison des retards dans le paiement de leurs prestations, notamment les 85% de la facture dont le règlement incombe à l’Etat.
Au demeurant, si elle peut permettre de dégripper le paiement des factures des prestataires, la création d’un compte d’affectation spécial dédié au ramassage des ordures ménagères au Cameroun laisse entier la difficulté principale du secteur : l’insuffisance des financements. En effet, a-t-on appris au cours des travaux de Yaoundé, faute de ressources financières suffisantes, seulement 50% des ordures ménagères produites à Yaoundé (2600 tonnes par jour) et Douala (3000 tonnes par jour) sont ramassées, conformément aux contrats signés avec les prestataires.
A titre de comparaison, dans la ville ivoirienne d’Abidjan, dont la population (5,6 millions d‘habitants en 2023) dépasse celle de Douala et même de Yaoundé, 90% des plus de 4400 tonnes d’ordures produites chaque jour sont ramassées. Pour atteindre ce niveau de performance, les participants aux états généraux sur la gestion des ressources en déchets suggèrent « une réforme globale du dispositif de financement pour mieux cibler les sources de production des déchets ménagers et assimilés». De même, les acteurs du secteur souhaitent « la mise à contribution des financements climat, dont celui du Feicom – Fonds spécial d’équipement et d’intervention inter-communal – pour appuyer les communes », qui lorgnent désormais sur la manne destinée au ramassage des ordures au Cameroun.
En effet, parmi les recommandations sorties des états généraux de Yaoundé, les participants proposent « la révision des articles 157 et 241 du code de la décentralisation, en vue de l’attribution aux communes d’arrondissement des compétences en matière de collecte, de tri et de valorisation des déchets ». Une telle décision, soutiennent des sources dans le secteur de l’assainissement, contribuerait non seulement à désarticuler l’écosystème actuel dans un contexte de crise quasi-permanente des ordures, mais aussi à confier l’activité à des acteurs inexpérimentés.
BRM
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