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Pristine, un investissement de 36 milliards voué à l’échec


Pristine

Selon une analyse réalisée par 237online.com, l’ambitieux projet de Pristine au Cameroun présente plusieurs failles majeures qui risquent de compromettre sérieusement son succès. Avec un investissement colossal de 59,40 millions USD, l’entreprise semble avoir sous-estimé les réalités du marché local.

Une localisation risquée dans une zone d’insécurité

Le choix d’implanter l’usine à Tiko, dans la région du Sud-Ouest constitue peut-être l’erreur stratégique la plus flagrante. Cette zone, qualifiée par le ministre lui-même de « zone industrielle au ralenti du fait de l’insécurité », expose l’investissement à des risques majeurs. La persistance des tensions dans la région pourrait non seulement perturber la production mais aussi compromettre gravement la distribution.

Un marché dominé par des géants bien établis

L’analyse du marché révèle une réalité implacable : deux acteurs majeurs, Source du Pays et SEMC, contrôlent déjà plus de 90% du marché. Source du Pays domine avec 67% des parts, tandis que SEMC maintient environ 40% avec une croissance constante (+10,9% en 2021). Ces entreprises disposent de réseaux de distribution solidement établis et d’une forte reconnaissance de leurs marques.

Les ambitions de Pristine semblent particulièrement démesurées face à ces réalités :

  • Le marché est déjà saturé avec une vingtaine de marques
  • Les leaders du marché ont des décennies d’expérience
  • La promesse de création de 10 000 emplois paraît irréaliste
  • Les coûts de production risquent d’être élevés en raison de l’automatisation annoncée
  • L’exportation vers la CEMAC fait face à une forte concurrence régionale

De plus, l’entreprise devra faire face à des défis logistiques majeurs dans une région où les infrastructures sont dégradées par l’insécurité. La promesse d’une « production automatisée conforme aux normes internationales » risque de se heurter aux réalités locales : coupures d’électricité fréquentes, difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, et manque de personnel qualifié pour la maintenance des équipements sophistiqués.

Par Jean-Paul Dzomo Nana pour 237online.com



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