(Investir au Cameroun) – Le port autonome de Douala (PAD), principale porte d’entrée maritime du Cameroun, a connu un début d’année contrasté. Selon la note de conjoncture économique du ministère des Finances, son chiffre d’affaires a progressé de 25,9 % au premier trimestre 2025, tandis que le trafic global a reculé de 6,9 %. Cette baisse s’explique par la contraction du tonnage des marchandises à l’importation (-8,1 %) et à l’exportation (-1,8 %). Le nombre de navires ayant accosté au port de Douala-Bonabéri a également chuté de 11 %, passant de 293 à 260 entre le quatrième trimestre 2024 et le premier trimestre 2025.
Cette contre-performance logistique contraste avec la hausse du chiffre d’affaires, essentiellement conjoncturelle, due au paiement en début d’année des redevances domaniales. En glissement annuel, le ministère note une hausse de 3,2 % des revenus du transport maritime, mais un recul de 2,9 % du trafic global, tiré par les baisses de 1,3 % du tonnage à l’importation et de 9 % à l’exportation, confirmant les difficultés persistantes sur la chaîne logistique portuaire nationale.
Poumon économique du Cameroun, le port de Douala concentre entre 75 % et 85 % du fret national et une part importante des marchandises à destination du Tchad et de la République centrafricaine. Il reste toutefois confronté à une congestion chronique. Selon la plateforme spécialisée Gocomet, le temps d’attente des navires atteint désormais neuf jours, contre sept à Abidjan ou à Lekki (Nigeria).
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. L’accès par le fleuve Wouri nécessite un dragage régulier pour permettre la navigation des grands navires. Les pluies abondantes de la saison ont également ralenti les opérations d’accostage. À cela s’ajoute le pic saisonnier d’activité lié au démarrage des exportations de cacao et à la hausse de la demande régionale, qui accentue la saturation des terminaux.
Le Port autonome de Douala affirme poursuivre ses investissements pour moderniser ses installations. Fin 2023, l’entreprise avait annoncé un plan d’investissement de 12 milliards de FCFA pour l’acquisition de huit nouvelles grues de parc destinées à améliorer la productivité. Mais sur le terrain, la vétusté du matériel, la lenteur du dragage et la hausse continue du trafic pèsent toujours sur les performances du principal port camerounais.
Amina Malloum
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