Deux mois sans repos pour 15.000 policiers ! Les policiers camerounais en difficultés face à une décision draconienne du DGSN Martin Mbarga Nguele. La suspension totale des congés du 1er septembre au 31 octobre 2025 plonge les forces de l’ordre dans une situation intenable à l’approche de l’élection présidentielle. Comment vont-ils tenir le coup ?
Policiers camerounais mobilisés de force pour la présidentielle
Le message-fax-porté qui circule depuis hier sur WhatsApp fait grincer des dents dans les commissariats. « Les permissions, absences et congés sont suspendus du 01 septembre au 31 octobre 2025 », peut-on y lire. Signé Mbarga Nguele himself.
Dans les rangs, c’est la grogne qui monte. « Mon mariage était prévu en septembre, comment je fais maintenant ? », se lamente un officier de police judiciaire à Douala, qui avait déjà tout planifié depuis des mois.
Cette mobilisation forcée intervient après les incidents du 5 août dernier. Plusieurs citoyens avaient été arrêtés devant le Palais des congrès de Yaoundé lors des audiences pré-électorales. Le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, avait alors durci le ton.
Forces de l’ordre sous pression extrême jusqu’au scrutin
La situation des policiers camerounais en difficultés révèle les tensions qui traversent le pays. Entre maintien de l’ordre et vie personnelle, ils doivent choisir. Ou plutôt, on choisit pour eux.
Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale, a été clair lors des audiences au Conseil constitutionnel. Les « politiciens qui s’agitent » sont dans le viseur. Message reçu cinq sur cinq par la hiérarchie policière.
« On nous demande d’être en alerte permanente, mais avec quelle énergie ? », s’interroge un commissaire de police à Bafoussam. Les effectifs sont déjà tendus, les conditions de travail précaires, et voilà qu’on supprime le peu de repos qu’ils avaient.
Sur les réseaux sociaux, les familles de policiers expriment leur ras-le-bol. Mariages reportés, congés annulés, enfants déçus… Le prix à payer est lourd pour garantir la sécurité du scrutin du 12 octobre.
Le DGSN justifie cette mesure par la nécessité de « garantir la sécurité du processus électoral ». Mais à quel prix ? Les policers, muselés, n’osent pas protester ouvertement. La peur des sanctions plane.
Cette stratégie du tout-sécuritaire suffira-t-elle à maintenir le calme ? Rien n’est moins sûr quand on sait que des policiers épuisés sont moins efficaces sur le terrain.
Les policiers tiendront-ils le coup jusqu’au 12 octobre sans craquer ?