(Investir au Cameroun) – Dans la loi de finances rectificative élaborée par le ministère des Finances, à l’effet de modifier le budget 2025 de l’Etat, voté et adopté en novembre 2024 par les parlementaires, le gouvernement propose une révision à la baisse des recettes pétrolières de 93, 3 milliards de FCFA (-12,7%). Cette enveloppe, qui correspond aux ventes du pétrole et du gaz naturel, auxquelles l’on ajoute le fruit de l’impôt sur les sociétés pétrolières (IS), devrait finalement ressortir à 641,5 milliards de FCFA, contre 734,8 milliards de FCFA dans la loi de finances initiale.
Selon le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2026-2028, qui révèle cette information, la décision de baisser les recettes pétrolières dans le budget de l’Etat pour l’année 2025 est la résultante des dernières évolutions enregistrées sur le marché internationale et nationale du pétrole et du gaz. En effet, apprend-on, s’il est attendu une relative stabilisation des recettes issues de l’IS dans la loi de finances rectificative, la redevance provenant de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), entreprise publique qui commercialise le brut camerounais, est annoncée en baisse de 74,7 milliards de FCFA. Elle devrait concrètement passer de 570,2 milliards de FCFA initialement projetés, à 495,5 milliards de FCFA désormais.
Selon le gouvernement, une conjonction de facteurs justifie ce réajustement. Il s’agit d’abord de la baisse de la production du pétrole et du gaz. En effet, les nouvelles prévisions du gouvernement ramènent la production pétrolière du pays en 2025 à 19,81 millions de barils, contre 20,71 millions de baril dans la loi de finances initiale. La production gazière quant à elle est annoncée à la baisse à 79,2 milliards de Scf, contre 92 milliards Scf dans la loi de finances initiale.
Une dépendance moins prononcée au pétrole
Ensuite, l’on note une baisse des cours mondiaux du pétrole. A en croire le document élaboré par le ministère des Finances, et qui servira de base au Débat d’orientation budgétaire (DOB) à l’Assemblée nationale ces jours-ci, alors que la loi de finances initiale avait établi le prix du baril de brut à 72,84 dollars, le cours mondial du baril de pétrole a décroché à 66,94 de dollars.
Enfin, l’augmentation du taux de change du dollar par rapport au franc CFA contribue également à la révision à la baisse des recettes pétrolières attendues au Cameroun en 2025. A en croire les données du gouvernement, ce taux initialement arrêté à 597,69 dollar pour un franc CFA est monté à 609,12 FCFA pour un dollar.
Bien que toujours importantes pour permettre à l’Etat de réaliser ses missions, l’on observe que les recettes pétrolières sont de plus en plus réduites dans le budget de l’Etat du Cameroun. Aussi bien dans la loi de finances initiale que la loi de finances rectificative attendue à l’Assemblée nationale, ces recettes représentent moins de 10% de l’enveloppe budgétaire globale, contre 25% par le passé. Ce qui traduit une dépendance de moins en moins prononcée du Cameroun de l’exploitation de l’or noir.
Brice R. Mbodiam
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