L’affaire de la pétition contre le MRC au Cameroun prend une tournure dramatique alors qu’André Luther Meka, figure influente du Rassemblement démocratique camerounais (RDPC), vient d’annoncer une initiative qui pourrait redessiner le paysage politique national. Cette démarche sans précédent intervient dans un contexte de tensions exacerbées suite à des allégations controversées impliquant Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dans la promotion présumée de la cause LGBTQ+ dans le pays.
Cette nouvelle crise politique révèle les profondes fractures idéologiques qui divisent actuellement l’échiquier politique camerounais, avec des répercussions potentielles sur la stabilité institutionnelle du pays à l’approche des prochaines échéances électorales.
La Pétition contre le MRC au Cameroun : Origines d’une controverse explosive
La tempête politique a éclaté suite à une vidéo virale publiée par Shakiro, personnalité transgenre connue au Cameroun. Dans cette intervention qui enflamme les réseaux sociaux depuis 72 heures, Shakiro affirme que Maurice Kamto se serait engagé auprès de diplomates étrangers à soutenir la dépénalisation de l’homosexualité au Cameroun s’il accédait au pouvoir.
« Ces allégations ne sont pas de simples rumeurs, mais des faits graves qui méritent une réponse institutionnelle ferme », a déclaré André Luther Meka lors d’une conférence de presse improvisée à Yaoundé. Le membre du RDPC n’a pas mâché ses mots : « Kamto et sa bande ne peuvent pas engager notre pays en prenant des engagements au nom du Cameroun auprès des ambassadeurs LGBT comme Shakiro pour installer l’homosexualité au Cameroun. »
Malgré un démenti officiel publié par Joseph Emmanuel Ateba, porte-parole du MRC, qualifiant ces accusations d’« inexactitudes » et affirmant que « Maurice Kamto n’a jamais rencontré le personnage dénommé Shakiro », l’initiative d’André Luther Meka continue de gagner du terrain.
Vers une dissolution inédite d’un parti d’opposition majeur au Cameroun ?
La démarche annoncée par André Luther Meka ne se limite pas à une simple protestation. Le communicant du RDPC prévoit de lancer « dans les prochains jours » une pétition formelle adressée au Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT) pour demander la dissolution pure et simple du MRC.
« Ce parti doit être dissout », a-t-il martelé, accusant également le MRC de se rendre « coupable de plusieurs délits depuis sa création notamment l’apologie de l’homosexualité, incitation à la haine d’une ethnie à travers ses militants, terrorisme contre les officiels Camerounais à l’étranger par l’entremise de son organisme paramilitaire LA BAS ».
Cette initiative pourrait constituer un précédent dangereux dans l’histoire politique récente du Cameroun, où aucun parti d’opposition majeur n’a fait l’objet d’une procédure de dissolution depuis le retour au multipartisme en 1990.
Selon Maître Pauline Essomba, avocate spécialiste en droit constitutionnel : « La dissolution d’un parti politique légalement constitué nécessite des preuves tangibles d’infractions graves aux lois en vigueur et à la Constitution. De simples accusations, même médiatisées, ne sauraient suffire. »
Cette affaire intervient dans un contexte social particulièrement sensible au Cameroun, où l’homosexualité reste pénalisée par l’article 347-1 du Code pénal, prévoyant des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Pensez-vous que cette pétition contre le MRC au Cameroun pourrait aboutir à une véritable dissolution du parti de Maurice Kamto ? Ou s’agit-il simplement d’une manœuvre politique destinée à affaiblir l’opposition ? Le débat est ouvert.