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PCRN ► inquiétude après des arrestations politiques


Le climat politique camerounais continue de se tendre après la présidentielle du 12 octobre 2025. Dans un communiqué officiel daté du 24 octobre, le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), dirigé par Cabral Libii, a exprimé sa « profonde inquiétude » face aux arrestations de plusieurs figures politiques, dont Djeukam Tchameni, Anicet Ekane et le professeur Jean Calvain Aba Oyono.
Le parti met en garde contre toute dérive répressive et appelle le gouvernement à respecter les libertés fondamentales garanties par la Constitution.

« La présomption d’innocence reste un principe intangible dans tout État de droit », rappelle le communiqué.
Mais cette sortie peut-elle réellement apaiser un contexte politique déjà explosif ?

Le PCRN s’inquiète d’une dérive autoritaire

Le communiqué du PCRN, rendu public depuis Yaoundé, dénonce un climat de méfiance généralisée et de tension post-électorale. Le parti estime que les interpellations récentes risquent d’être perçues comme des représailles politiques visant à museler la contestation.

« Ces arrestations ne doivent pas devenir des instruments d’intimidation politique. Nous appelons à la transparence et au respect des droits humains », souligne la déclaration signée par la cellule politique du parti.

Le PCRN rappelle son attachement à un pluralisme apaisé, à la liberté d’expression et à la concertation nationale comme leviers de sortie de crise.

Les arrestations de Djeukam Tchameni et Anicet Ekane, figures de la gauche radicale, ont été interprétées dans plusieurs cercles politiques comme un signal fort de durcissement du régime. Des organisations de la société civile demandent des clarifications sur les charges retenues, tandis que le MINAT évoque un risque de déstabilisation nationale.

Cabral Libii joue la carte de la responsabilité

Conscient du caractère explosif du moment, Cabral Libii adopte une posture mesurée. Le président du PCRN exhorte ses militants à rester calmes mais vigilants, et à ne pas céder aux provocations.

« La vérité et le courage civique triompheront des tensions actuelles », affirme-t-il, tout en demandant aux institutions d’ouvrir un dialogue républicain.

Sur le terrain, plusieurs coordinations locales du PCRN rapportent des intimidations ou contrôles musclés visant leurs membres. Le parti refuse cependant d’appeler à la rue, privilégiant « la voie de la légalité et de la responsabilité nationale ».

Les observateurs notent que cette prise de parole du PCRN se démarque par son ton ferme mais modéré, cherchant à s’imposer comme une voix d’équilibre dans un espace politique fragmenté.

Enjeux : la paix civile face à la méfiance politique

En rappelant les principes démocratiques, le PCRN tente de repositionner le débat sur le terrain institutionnel et d’éviter que la crise ne glisse vers une confrontation directe.
Mais le message soulève une question cruciale : jusqu’où le pouvoir tolérera-t-il la critique sans y voir un acte d’hostilité ?

Au moment où la communauté internationale observe la situation de près, la préservation de la paix civile dépendra de la capacité du gouvernement à offrir des garanties de transparence et du courage de l’opposition à maintenir le cap du dialogue.

En se dressant contre les dérives sécuritaires sans verser dans l’appel à la rue, le PCRN joue un rôle d’arbitre moral. Mais dans un Cameroun encore sous tension, la ligne de crête est étroite entre fermeté démocratique et prudence politique.
La vraie question reste entière : le pouvoir écoutera-t-il cet appel à la retenue ou choisira-t-il le passage en force ?



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