Une machine de guerre électorale vient d’être déployée avec la nomination éclair de la Commission nationale de campagne. Paul Biya a constitué son état-major de campagne au lendemain du contentieux pré-électoral, désignant personnellement les membres clés de son dispositif pour la présidentielle du 12 octobre 2025. Jean Nkuete, Grégoire Owona et Ibrahim Talba Malla aux commandes. Cette armada politique peut-elle garantir un nouveau septennat?
Biya déploie son armée: Nkuete pilote la machine RDPC
Le timing est chirurgical. À peine le Conseil constitutionnel a-t-il validé les candidatures que Paul Biya dégaine sa liste. Jean Nkuete, secrétaire général du Comité central, prend les rênes de cette commission de campagne aux allures de conseil de guerre.
« Tout est prêt. La machine est huilée depuis des mois », confie un cadre du RDPC à Yaoundé. Les militants du parti présidentiel peuvent souffler. Leur champion a ses généraux.
Grégoire Owona et Ibrahim Talba Malla complètent ce triumvirat. Deux poids lourds du régime chargés de quadriller le territoire. Le premier pour le Centre-Sud, le second pour le Grand Nord.
Cette commission nationale compte près de 50 membres triés sur le volet. Ministres, députés, maires. L’élite du RDPC mobilisée pour la bataille finale.
L’opposition ricane déjà. « C’est la même vieille garde. Où est le renouvellement? », ironise un opposant à Douala. Mais au RDPC, on balaie ces critiques.
L’état-major de Biya: 10 régions sous contrôle total
La stratégie est claire: verrouiller les dix régions. Chaque baron du régime a reçu sa feuille de route. Cavaye Yeguie Djibril pour l’Extrême-Nord, Ferdinand Ngoh Ngoh pour le Littoral. Un maillage serré.
Les moyens suivront. « Le budget de campagne est illimité », glisse une source proche du palais. Des milliards de francs CFA pour arroser l’électorat. La tradition RDPC.
Face à une opposition affaiblie par les rejets de candidatures, le RDPC sent la victoire. « On vise 75% dès le premier tour », ambitionne un stratège du parti.
Mais les défis restent immenses. La crise anglophone, le mécontentement des jeunes, l’usure du pouvoir. L’état-major de Biya devra naviguer dans ces eaux troubles.
Les prochaines semaines seront décisives. La Commission nationale de campagne entre officiellement en action dès cette semaine. Meetings, caravanes, porte-à-porte. La machine RDPC est lancée.
Cet état-major vieillissant peut-il encore convaincre une jeunesse désabusée?
