Paul Biya 8e mandat Cameroun: RDPC en crise interne


Paul Biya à 92 ans brigue un huitième mandat présidentiel au Cameroun, mais cette fois son propre parti RDPC traverse une crise de confiance inédite. Pour la première fois dans l’histoire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, un membre ose défier le patriarche : Léon Theiller Onana. L’état de santé préoccupant du doyen des dirigeants africains sème le doute jusque dans son cercle rapproché. Une fissure historique qui bouleverse les codes établis depuis 1982.

RDPC en ébullition: La fissure qui inquiète

« Cette fissure est inédite dans l’histoire du RDPC », analyse Mathieu Olivier, rédacteur en chef adjoint de Jeune Afrique. La candidature dissidente de Léon Theiller Onana brise un tabou vieux de plusieurs décennies au sein du parti au pouvoir.

Le malaise gagne même les caciques du régime. « Certains vont même jusqu’à contester la candidature », révèle l’expert. Une rébellion impensable il y a encore quelques années dans ce parti où la fidélité au « patriarche » constituait un dogme absolu.

La guerre des clans fait rage dans l’entourage présidentiel. Les lieutenants de Paul Biya s’interrogent ouvertement sur sa capacité à mener campagne et à gouverner effectivement le pays.

L’âge, nouveau talon d’Achille du pouvoir

« Est-ce que Paul Biya gouverne directement ? Est-ce qu’il peut faire campagne ? », s’interroge Mathieu Olivier. Ces questions taboues émergent désormais au grand jour, même au sein du RDPC.

L’absence présidentielle n’est plus perçue comme stratégique mais comme un signe de faiblesse. « Auparavant, Paul Biya disparaissait régulièrement, mais mettait en scène ses réapparitions pour faire taire les critiques. Aujourd’hui, on sent qu’il est peut-être incapable de faire cela », observe l’analyste.

Cette évolution marque une rupture majeure. Le président qui faisait de l’absence un mode de gouvernement se retrouve fragilisé par cette même stratégie.

Le RDPC traverse « les mêmes doutes que l’ensemble de la société camerounaise ». L’ancien parti unique, habitué à la discipline absolue, découvre l’incertitude et la remise en question.

« Au sein du RDPC, il y a une tendance à devoir croire religieusement en la figure du patriarche », souligne Mathieu Olivier. Mais cette foi aveugle vacille face à l’évidence de l’âge et de la vulnérabilité du leader historique.

Cette crise de confiance interne pourrait-elle précipiter la chute d’un système vieux de plus de quatre décennies ? Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir politique du Cameroun et la survie du clan Biya.

Le RDPC saura-t-il surmonter cette première vraie crise existentielle de son histoire ?



Source link

View Kamer

FREE
VIEW