Opposition Cameroun 2025 ► Division face à Biya


L’opposition camerounaise aborde l’élection présidentielle du 12 octobre avec onze candidats face à Paul Biya. Une fragmentation qui rappelle l’analyse cinglante de Jeune Afrique questionnant si elle n’est pas « la plus bête d’Afrique ». Avec Maurice Kamto écarté et des rivaux du Nord qui se « détestent cordialement », cette division arrange parfaitement le président sortant. Un scénario qui se répète depuis des décennies.

Onze candidats pour un fauteuil présidentiel camerounais

La dispersion de l’opposition camerounaise atteint des sommets pour 2025. Face à Paul Biya, 92 ans, qui brigue son 8ème mandat, pas moins de onze prétendants se disputent les suffrages dans un scrutin à tour unique.

« Cette fragmentation équivaut à un suicide politique collectif », analysait récemment un observateur politique sur RFI. Chaque voix divisée renforce mécaniquement les chances du candidat sortant, un calcul élémentaire que l’opposition semble incapable de maîtriser.

L’éviction de Maurice Kamto, arrivé deuxième en 2018, illustre parfaitement ces erreurs stratégiques répétées. Son boycott des élections locales de 2020 l’a privé du vivier d’élus nécessaire pour présenter sa candidature sous la bannière du MRC.

Quand les « barons du Nord » se déchirent publiquement

La situation devient presque caricaturale avec la présence de Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary, ces deux anciens ministres de Biya qui « se détestent cordialement ». Leurs ego respectifs empêchent tout rapprochement stratégique.

À leurs côtés, une demi-douzaine d’autres candidats, respectables individuellement mais condamnés à la figuration dans ce théâtre politique camerounais. Cette situation permet à Paul Biya de s’abstenir de battre campagne, comme en 2018.

Plus troublant encore : l’invalidation de Kamto n’a soulevé aucune vague de protestation comparable à celles observées en Côte d’Ivoire lors d’évictions similaires. Cette « léthargie nationale » traduit une résignation profonde malgré les frustrations populaires.

Le Cameroun semble prisonnier d’un cercle vicieux où l’opposition se saborde face à un pouvoir qui entretient savamment ces divisions. Un rendez-vous électoral dont l’issue paraît déjà scellée par cette incapacité chronique à faire front commun.

Cette dispersion de l’opposition camerounaise ne révèle-t-elle pas un problème structurel plus profond du système politique national?



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