Alors que la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) s’apprête à introduire de nouvelles pièces de 150, 250 et 350 francs CFA, une onde de choc parcourt déjà les marchés camerounais. Cette réforme monétaire, la première depuis 2002, soulève de nombreuses inquiétudes parmi les économistes et les commerçants du pays. 237online.com vous révèle les zones d’ombre de cette décision qui pourrait bien compliquer votre quotidien.
Un casse-tête monétaire pour les commerçants et consommateurs
L’introduction de nouvelles pièces de 150, 250 et 350 francs CFA risque de transformer chaque transaction en véritable gymnastique mentale. Imaginez un instant devoir calculer la monnaie avec ces nouvelles dénominations qui s’ajoutent aux huit pièces déjà existantes (1, 2, 5, 10, 25, 50, 100 et 500 FCFA). Pour Maman Pauline, vendeuse au marché central de Douala, c’est la consternation : “Comment vais-je m’y retrouver avec toutes ces pièces différentes ? On va perdre du temps à chaque vente.”
Cette complexification du système monétaire intervient dans un contexte où de nombreux Camerounais peinent déjà à s’adapter aux évolutions économiques. Les petits commerçants, souvent peu alphabétisés, risquent d’être particulièrement affectés par cette réforme qui exige une adaptation rapide et une mémorisation des nouvelles valeurs.
Des coûts cachés astronomiques pour l’économie
Si la BEAC reste discrète sur le sujet, les spécialistes estiment que le coût de production et de mise en circulation de ces nouvelles pièces pourrait atteindre plusieurs milliards de francs CFA. Un investissement colossal qui suscite des interrogations sur son opportunité dans le contexte économique actuel.
À cela s’ajoutent les frais logistiques pour acheminer ces nouvelles pièces dans les six pays de la zone CEMAC, ainsi que les campagnes de communication nécessaires pour familiariser le public avec ces nouveaux moyens de paiement.
Un risque accru de confusion et de contrefaçon
La période de transition entre l’ancien et le nouveau système monétaire constitue une aubaine pour les fraudeurs. Profitant de la méconnaissance du public concernant l’apparence et les caractéristiques de sécurité des nouvelles pièces, les faussaires pourraient inonder le marché de contrefaçons.
Cette situation rappelle étrangement ce qui s’est produit dans la zone UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) où les mêmes pièces ont été introduites il y a quelques années. Les autorités monétaires ouest-africaines ont dû faire face à une vague de fausses pièces, particulièrement dans les zones frontalières et les marchés populaires.
Pour les consommateurs camerounais, déjà confrontés à l’inflation et à la précarité économique, cette réforme semble arriver au pire moment. Entre la confusion qu’elle génère, les coûts cachés qu’elle implique et les risques accrus de fraude, les nouvelles pièces de 150, 250 et 350 FCFA pourraient bien se transformer en véritable cauchemar monétaire.