La nomination de Préfets décrétée le 22 juillet 2025 par le Chef de l’État représente l’un des plus vastes remaniements administratifs de l’année. 22 départements sur les 58 que compte le Cameroun voient leurs préfets changer, dans un mouvement d’envergure touchant toutes les régions. Cette valse des nominations interroge sur la stratégie présidentielle à moins de deux ans d’échéances cruciales.
Mutations croisées : quand les préfets jouent aux chaises musicales
Le décret N° 2025/355 révèle un véritable jeu de chaises musicales entre administrateurs civils principaux. L’exemple le plus frappant ? KUELA Valéri Norbert quitte le département de la Vina (Adamaoua) pour celui du Mbam-et-Kim (Centre), tandis que son remplaçant UM Donnacien arrive… du Noun (Ouest) !
Cette chorégraphie administrative touche particulièrement la région du Centre avec 6 nouveaux préfets, suivie de l’Extrême-Nord et du Sud avec 3 nominations chacune.
« Ces mouvements s’inscrivent dans la dynamique normale de gestion des carrières », confie un haut fonctionnaire sous anonymat. Pourtant, l’ampleur surprend : certains préfets comme GARBA BAKARI effectuent leur troisième mutation en 18 mois.
L’autre signal fort de ces nominations de Préfets : l’accession directe de plusieurs sous-préfets au rang de préfet. Madame SOP MOTE Adeline Claude (Mefou-et-Akono) et MONEBO Samuel (Nyong-et-Mfoumou) illustrent cette promotion interne que privilégie désormais l’administration camerounaise.
Fait notable : 3 départs à la retraite sont actés, notamment NYAMBONE Antoinette Justine et GALIM NGONG Irénée, ouvrant la voie à de nouvelles têtes dans l’appareil administratif territorial.
Le timing de ce remaniement, survenant en pleine période d’évaluation budgétaire des collectivités, soulève des questions sur les priorités gouvernementales. Les nouveaux préfets devront rapidement s’approprier les dossiers de leurs prédécesseurs, notamment les projets d’infrastructures en cours.
Ces nominations de Préfets traduisent-elles une volonté de renouvellement avant des échéances importantes, ou répondent-elles à des considérations purement techniques ?