

Dans une lettre ouverte devenue virale, Yerima Halilou, un musulman, a pris la parole pour recadrer un chef de la communauté musulmane de Douala, Salihou, suite à ses critiques contre les évêques du Cameroun, notamment Mgr Emmanuel Abbo. Ce dernier avait appelé à la démission de Paul Biya, suscitant une réaction virulente de Salihou qui accusait les religieux d’intervenir inappropriément dans les affaires publiques. Halilou, en tant que coreligionnaire, n’a pas hésité à souligner la contradiction et l’erreur dans l’approche de Salihou, appelant à une union au-delà des divisions religieuses pour le bien commun du Cameroun.
La défense de la justice sociale : Un devoir universel
Halilou souligne que la critique des évêques n’est pas une attaque contre la République mais contre ceux qui, selon lui, utilisent les ressources de l’État pour opprimer le peuple. Il rappelle à Salihou que les prophètes de l’Islam ont eux-mêmes pris position contre l’injustice de leur temps, suggérant que la mission des leaders religieux, quelle que soit leur foi, est de défendre les opprimés et de parler pour ceux qui souffrent. La laïcité, selon Halilou, ne signifie pas le silence des religieux face aux injustices mais la séparation des pouvoirs, laissant une place à la parole morale.
Le ton de Halilou est un appel à l’unité et à l’action. Il critique l’harmonie sociale évoquée par Salihou comme étant une fausse harmonie, où les Camerounais subissent la misère et la répression sans voix. Il incite Salihou à se concentrer sur les vrais problèmes du pays plutôt que de se focaliser sur des divisions religieuses qui n’ont pas lieu d’être. Halilou insiste sur le besoin de leaders qui défendent la dignité et la justice pour tous les citoyens, sans distinction religieuse ou ethnique, en soulignant que l’absence de réaction face à l’injustice est une complicité.