(Investir au Cameroun) – Le groupe Opérateur Monétique Afrique (OMOA), spécialisé dans les services de paiement sécurisés et le processing monétique, prévoit une croissance annuelle minimale de 15% au Cameroun grâce à ses services innovants. Cette ambition a été exprimée par Ibrahim Dosso, directeur stratégie et commercial d’OMOA, lors d’une conférence de presse le 17 juillet 2025 à Douala.
« Le Cameroun a toujours été un pôle stratégique pour nous en Afrique centrale. Après avoir déménagé notre pôle technologique en 2021 à Lomé (Togo) pour des raisons de certification, nous sommes de retour pour présenter aux acteurs locaux des innovations déjà présentes au Maghreb, en Afrique du Sud et en Europe », a-t-il déclaré.
Parmi ces innovations, on retrouve les guichets automatiques de billets (GAB) intelligents, intégrant des services liés à la machine (retrait et dépôt d’espèces, authentification biométrique) ainsi que des logiciels permettant d’offrir des services digitaux. Pour OMOA, la digitalisation des services de paiement ouvre des perspectives de croissance et de chiffre d’affaires au Cameroun.
Présent dans le pays depuis une trentaine d’années, OMOA revendique 700 GAB sur le marché local, représentant 70% de parts de marché. Le groupe compte également 450 000 cartes et pin mailers personnalisés, et réalise 1,8 million de transactions annuelles au Cameroun. Pour renforcer son leadership, OMOA propose aux banques et aux microfinances une nouvelle offre de services en termes de processing, de services digitaux et de plateforme internationale. Ces offres s’inscrivent dans une stratégie de redéploiement du groupe, visant à valoriser les compétences locales et à faire du Cameroun un hub pour la Cemac.
« Aujourd’hui, nous ramenons toute l’expertise acquise à Lomé dans une nouvelle plateforme à Douala pour mieux servir les clients d’Afrique centrale », explique Ibrahim Dosso. Selon lui, cette approche vise également à intégrer les innovations des jeunes camerounais afin de promouvoir leurs services. L’objectif est de pérenniser l’activité bancaire et de microfinance, d’augmenter leurs revenus tout en accélérant l’inclusion financière.
Mais au-delà des offres, il s’agit aussi de construire un écosystème souverain imposé par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Depuis janvier 2024, l’institut d’émission de la Cemac (Cameroun, Gabon, Tchad, Guinée équatoriale, Centrafrique) a ordonné que tous les traitements monétiques soient effectués dans la sous-région. Malgré cette instruction, apprend-on, de nombreuses banques continuent de traiter leurs données en dehors de la Cemac, avec des acteurs internationaux. « Nous nous installons ici pour proposer à ces banques une alternative à cette réglementation, qui entre en vigueur le 1er janvier 2026 », précise Ibrahim Dosso.
Frédéric Nonos
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