(Investir au Cameroun) – Royal Holding a signé un accord avec la FinTech Mamoni Finance et Savana Islamic Finance pour le financement en leasing de 150 motos électriques, fournies par un concessionnaire indien. Le partenariat avec Savana Islamic Finance garantit un financement conforme aux principes de la finance islamique, sans intérêts et fondé sur le partage des risques.
Ces motos, destinées à servir de mototaxis, seront déployées à Douala selon un modèle de VTC, accessibles via une application mobile. Trois bornes de recharge sont prévues dans un premier temps. La première est déjà fonctionnelle au siège de la start-up, une deuxième est en cours d’installation. Le coût de la recharge est fixé à 1 500 FCFA par jour, pour une autonomie moyenne de 80 km.
Cette opération intervient dans un contexte de montée en puissance progressive des véhicules électriques au Cameroun. Selon des données publiées par Investir au Cameroun, environ 500 motos électriques étaient en circulation dans le pays début 2024, principalement concentrées dans les grandes agglomérations comme Douala et Yaoundé. Ce segment, encore émergent, bénéficie d’un engouement grandissant porté par les jeunes entrepreneurs, notamment en raison des faibles coûts d’entretien, des économies sur le carburant et de leur contribution à la réduction de l’empreinte carbone.
L’engouement pour la mobilité électrique est également stimulé par le cadre incitatif mis en place par les pouvoirs publics. Depuis 2023, les véhicules électriques bénéficient d’une exonération totale de droits de douane et de la TVA à l’importation, ce qui rend leur acquisition plus accessible. Cette mesure fiscale favorable a renforcé l’attractivité de ce secteur pour les investisseurs et les opérateurs locaux.
Engouement
Outre Royal Holding, plusieurs autres opérateurs s’activent sur ce marché en devenir. C’est le cas de Kempes Motors, une entreprise camerounaise qui assemble localement des motos électriques et a déjà mis sur le marché plusieurs dizaines d’unités. Elle s’appuie sur une chaîne de valeur locale et met l’accent sur la formation et la création d’emplois.
La startup SolarKoodo, quant à elle, est active dans les solutions électriques hors réseau et propose des motos à recharge solaire, principalement dans les zones rurales. Elle a déjà déployé un projet pilote dans le Nord du Cameroun.
À Yaoundé, KemiTech a choisi le modèle de la location, en mettant à disposition des motos électriques avec recharge incluse. Sa cible principale est constituée de jeunes autoentrepreneurs qui souhaitent entrer dans le secteur du transport.
Green Ride Cameroun est un autre acteur en phase de test. Il envisage de lancer une flotte 100% électrique pour le transport urbain à Douala et Yaoundé, avec un système de paiement mobile intégré à son offre.
De son côté, Bee Group, en partenariat avec la Banque islamique de développement, prévoit également de lancer un programme de déploiement massif de motos électriques dans plusieurs régions du pays. Le projet, qui en est à sa phase de préfiguration, met l’accent sur un modèle inclusif de microleasing destiné à faciliter l’accès à la mobilité durable pour les populations à faibles revenus.
Frank William Biboum, directeur de Royal Holding, décrit le projet comme un modèle d’ « innovation sociale, performance économique et impact environnemental ». Il affirme vouloir « créer les conditions d’une prospérité partagée » en permettant aux chauffeurs de devenir propriétaires à terme.
Cette opération va renforcer la flotte existante de la startup, qui compte déjà 350 mototaxis actifs dans les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam.
L.A
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