(Investir au Cameroun) – La Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale dédiée au soutien du secteur privé dans les pays en développement, a publié le 11 mars 2023 une étude diagnostique sur le secteur des mototaxis à Douala. Après un an d’analyse, la SFI a identifié de nombreux défis et propose à la Communauté urbaine de Douala (CUD) d’organiser et de concéder la gestion du transport par mototaxi à une entité juridique, telle qu’une société, un groupe d’initiative économique (GIE) ou une coopérative dotée d’un conseil d’administration.
Un secteur clé mais informel
Avec 61 % des parts modales de transport, les mototaxis jouent un rôle central dans la mobilité urbaine à Douala, employant plus de 100 000 conducteurs. Cependant, plus de 90 % d’entre eux opèrent sans formation ni permis de conduire, selon la SFI. Le secteur souffre également d’une réglementation inadaptée, d’un manque de sécurité et d’une absence de structuration formelle.
Pour moderniser ce secteur, la SFI recommande une cartographie des conducteurs de mototaxis, qui serait ensuite confiée à des start-up et entreprises privées spécialisées dans la modernisation des transports. La CUD a déjà engagé, depuis juillet 2024, l’enrôlement des conducteurs dans cinq arrondissements de la ville.
Des avancées significatives
Selon Roger Njitchoua, deuxième adjoint au maire de Douala en charge de la professionnalisation et de l’assainissement du transport par mototaxis, cette opération a permis d’enrôler 10 000 conducteurs sur les 20 000 prévus. Pour 2025, la CUD s’engage à identifier 20 000 conducteurs supplémentaires et à fixer les frais de formation pour l’obtention du permis de conduire à 23 000 FCFA.
La SFI propose également une nouvelle réglementation incluant la numérisation du système, ce qui facilitera la collecte des taxes par l’État. En somme, il s’agit de créer une plateforme de dialogue entre les acteurs publics et privés pour promouvoir une gestion durable du secteur des mototaxis.
Frédéric Nonos
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