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Mine d’or de Kambelé : l’État retire l’exploitation à Jam’s Avenir au profit des riverains du site


(Investir au Cameroun) – L’exploitation de la mine aurifère de Kambelé, dans la région de l’Est du Cameroun, est désormais réservée aux populations riveraines. C’est ce qu’indique une correspondance datée du 22 juillet 2025, signée du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, et adressée au ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Fuh Calistus Gentry.

« D’ordre du président de la République, j’ai l’honneur de vous répercuter les très hautes instructions prescrivant que l’exploitation du minerai d’or du site de Kambelé, initialement concédée à la société Jam’s Avenir Sarl, soit exclusivement réservée aux artisans riverains dudit site », peut-on lire dans la note officielle.

Cette décision fait suite à une grogne sociale survenue le 11 juin dernier à Batouri. Ce jour-là, des manifestants brandissant des pancartes ont dénoncé l’exploitation du site par Jam’s Avenir et son partenaire technico-financier Codias, dirigé par le député Bonivan Mvondo Assam, également propriétaire de la principale entreprise minière active à Kolomine, toujours dans l’Est.

Cependant, selon certaines sources, cette contestation aurait été alimentée par des élites politiques locales. Jam’s Avenir, entreprise camerounaise dirigée par Rodrigue Mboundjo, détenait depuis août 2024 le seul permis de recherche en cours sur le site. Elle affirme avoir déjà investi plusieurs centaines de millions de FCFA dans des études complètes, en vue d’un projet de convention toujours en attente de signature par le gouvernement.

Le site de Kambelé est au cœur de multiples controverses, notamment après son exploitation illégale par des sociétés chinoises. Ces dernières, ayant acquis des permis artisanaux auprès de riverains, y menaient en réalité une exploitation semi-mécanisée, normalement réservée aux entreprises camerounaises selon le Code minier. Certaines ont été condamnées par la justice.

Face à ces irrégularités, le ministère des Mines avait suspendu les activités sur le site, avant de les autoriser à nouveau, tout en appelant Jam’s Avenir à prendre en compte les revendications des communautés locales.

La décision de confier officiellement l’exploitation aux artisans marque un tournant dans la gestion de ce gisement stratégique. Mais elle pourrait ouvrir la voie à une bataille judiciaire : Jam’s Avenir envisage, selon nos informations, de poursuivre l’État du Cameroun pour obtenir réparation.

Frédéric Nonos

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