Maurice Kamto Candidature ► La société civile alerte Macron


La Maurice Kamto candidature invalidée pousse la société civile camerounaise à interpeller directement Emmanuel Macron dans une démarche diplomatique sans précédent. United4Cameroon, organisation membre de l’APC, écrit au président français pour mettre en lumière les violations flagrantes des droits de l’homme perpétrées par le régime de Paul Biya. Cette alerte met en garde la France sur les risques de troubles majeurs au Cameroun suite à l’invalidation arbitraire de la candidature de l’ancien leader du MRC à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Une initiative qui internationalise la crise électorale camerounaise avec des révélations explosives.

Maurice Kamto candidature : Lettre détaillée à l’élysée

United4Cameroon, par la voix de son coordonnateur Serge Ghislain Siaken, adresse une correspondance de quatre pages à Emmanuel Macron datée du 3 août 2025. Cette lettre officielle dénonce avec précision les dérives autoritaires flagrantes concernant la Maurice Kamto candidature.

L’organisation rappelle à Macron les idéaux de la Révolution française et fait référence au discours historique de La Baule prononcé par François Mitterrand lors de la 16e Conférence des chefs d’État d’Afrique francophone. «Trente-cinq ans après ce célèbre discours qui appelait les États africains à engager de profondes réformes démocratiques, nous sommes aujourd’hui au regret de constater plutôt une régression préoccupante du processus démocratique au Cameroun», écrit United4Cameroon.

Cette référence historique souligne l’ironie de la situation actuelle où le Cameroun s’éloigne des avancées démocratiques promises depuis les années 1990.

Répression systématique : Violations massives depuis 2018

La lettre à Macron détaille minutieusement les violations des droits de l’homme qui se multiplient depuis l’élection présidentielle de 2018. United4Cameroon dresse un tableau accablant de la répression orchestrée par le régime de Yaoundé.

«Les manifestations pacifiques, pourtant garanties par la Constitution du Cameroun, sont systématiquement réprimées avec violence. De nombreux citoyens civils ont été arrêtés arbitrairement, traduits et jugés devant des tribunaux militaires, en violation flagrante des principes fondamentaux du droit civil», dénonce l’organisation.

La société civile révèle que beaucoup ont été soumis à des actes de torture et maintenus en détention dans des conditions inhumaines. Plusieurs prisonniers politiques sont toujours injustement incarcérés, certains pour avoir simplement manifesté, d’autres pour avoir exprimé leur intention de candidater.

«Certains d’entre eux ont été condamnés à des peines allant jusqu’à sept ans de prison», précise la lettre, illustrant l’ampleur de la répression contre toute forme d’opposition politique.

Manœuvres frauduleuses : Manipulation du site MINAT révélée

United4Cameroon dévoile à Emmanuel Macron les manœuvres orchestrées pour disqualifier la Maurice Kamto candidature. L’organisation révèle des manipulations particulièrement graves concernant la direction du parti MANIDEM.

Le 21 juillet 2025, une seconde candidature frauduleuse a été déposée au nom du MANIDEM par un ancien militant exclu, M. Dieudonné Yebga, écarté du parti depuis 2018. Plus grave encore, le 23 juillet, les informations officielles du site du ministère de l’Administration territoriale ont été modifiées de manière illicite.

«Le nom du président légitime du MANIDEM, M. Anicet Ekané, a été remplacé par celui de M. Yebga», révèle la correspondance. Cette manipulation informatique constitue un subterfuge pour créer une «pluralité d’investiture» artificielle, argument fallacieux inexistant dans le Code électoral camerounais.

Enquêtes indépendantes : Fraude électorale massive confirmée

La lettre à Macron fait référence aux enquêtes indépendantes menées notamment par Mme Kah Walla, figure de l’opposition. Ces investigations ont révélé «la présence massive de mineurs dans le fichier électoral, renforçant les soupçons d’une fraude systémique».

Par ailleurs, une campagne médiatique orchestrée contre le Professeur Kamto vise à remettre en cause la validité de sa candidature en invoquant le boycott des élections municipales et législatives de 2020 par son parti, le MRC.

United4Cameroon souligne que cette position ignore délibérément le fait que des élus d’autres partis ont depuis rejoint les rangs du MRC, lui conférant la capacité de présenter son candidat conformément au mandat impératif consacré par la Constitution.

«La prorogation inconstitutionnelle des mandats parlementaires et municipaux était une manœuvre pour empêcher au parti politique de Maurice Kamto d’avoir des élus avant la présidentielle», explique l’organisation.

Verrouillage politique : MANIDEM seule échappatoire

Dans ce contexte de verrouillage politique total, Maurice Kamto a été investi par le parti MANIDEM comme seule possibilité légale de candidature. Mais même cette solution a fait l’objet de nouvelles manœuvres du régime pour disqualifier sa candidature.

United4Cameroon dénonce le fait qu’«aucune loi au Cameroun n’exige d’un parti politique d’avoir participé à une précédente élection avant de pouvoir présenter un candidat à l’élection présidentielle». Cette clarification juridique importante démontre le caractère arbitraire des objections soulevées contre la Maurice Kamto candidature.

Le subterfuge révélé concernant la manipulation du site du MINAT a conduit à l’invalidation de la candidature par le Conseil électoral, au motif fallacieux de «pluralité d’investiture». Un recours a été déposé devant le Conseil constitutionnel pour la réhabilitation de cette candidature, mais le rejet est juridiquement et politiquement infondé selon l’organisation.

Silence français : Complicité tacite dénoncée

United4Cameroon interpelle directement Emmanuel Macron sur le silence assourdissant de la France face à ces violations graves. «Nous déplorons le silence assourdissant de la France face à ces violations graves des libertés fondamentales», écrit l’organisation.

La société civile souligne que la France, «nation amie du Cameroun, partenaire historique disposant d’intérêts multiformes sur notre territoire, et défenseuse des Droits de l’Homme», se doit de réagir. Ce silence est perçu par de nombreux Camerounais et Africains comme «une forme de complicité tacite à la dérive autoritaire et antidémocratique dans laquelle le régime du Président Paul Biya est en train de sombrer».

Cette accusation grave met la France face à ses responsabilités historiques et diplomatiques vis-à-vis de son ancien territoire sous mandat.

Appel solennel : Intervention diplomatique urgente

La lettre se conclut par un appel solennel à l’intervention diplomatique française. United4Cameroon demande à Emmanuel Macron d’user de son «autorité morale et diplomatique pour favoriser un retour à l’ordre constitutionnel, au respect des droits civiques et politiques du peuple camerounais».

L’organisation réclame spécifiquement «la préservation de la paix, en rétablissant la candidature de Maurice Kamto à l’élection présidentielle d’octobre 2025». Cette demande précise montre que la société civile considère cette candidature comme un enjeu de stabilité nationale.

«Si le régime de Yaoundé venait à exclure arbitrairement son principal opposant du processus électoral, toute victoire du Président Paul Biya serait, de fait, entachée d’illégitimité», prévient United4Cameroon dans sa correspondance.

Risques d’implosion : Contestation populaire redoutée

La société civile tire la sonnette d’alarme sur les conséquences dramatiques de l’exclusion de la Maurice Kamto candidature. «Nous attirons avec insistance votre attention sur les risques élevés de contestation populaire, qui pourraient déboucher sur une implosion institutionnelle sans précédent, dans un contexte de crise pré ou post-électorale».

Cette mise en garde détaillée souligne que l’enjeu dépasse la simple question électorale pour toucher à la stabilité même de l’État camerounais.

United4Cameroon rappelle que «une crise profonde aux répercussions régionales certaines pourrait résulter de l’inaction face à cette situation préoccupante». L’organisation place ainsi la responsabilité de la paix régionale entre les mains de la diplomatie française.

La lettre signée par Serge Ghislain Siaken témoigne de l’inquiétude grandissante de la société civile face à la restriction des espaces démocratiques. Cette démarche diplomatique exceptionnelle illustre la gravité de la crise politique camerounaise et l’urgence d’une intervention internationale.

Cette interpellation directe de Macron changera-t-elle la position française sur la crise de la Maurice Kamto candidature ?



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