Le marché chinois de Douala a été ravagé par un incendie majeur le 30 juillet 2025 au lieu-dit « douche municipale » à Akwa, dans le premier arrondissement. Plusieurs boutiques camerounaises et chinoises sont parties en fumée, déclenchant une vague de rumeurs complotistes sur les réseaux sociaux. Si des voix accusent les commerçants chinois d’avoir volontairement déclenché le sinistre pour « acquérir tout l’espace commercial », les témoignages et enquêtes révèlent une réalité bien différente. Une panne électrique soudaine serait à l’origine de cette catastrophe qui interroge sur la sécurité des infrastructures commerciales camerounaises.
Marché chinois Douala : Panne électrique, pas complot
Les faits établis contredisent formellement les théories conspirationnistes qui circulent massivement sur Facebook. Selon les témoignages recueillis auprès des commerçants présents, l’incendie du marché chinois de Douala aurait été déclenché par une panne soudaine de courant dans l’après-midi du 30 juillet.
Un commerçant chinois témoin direct explique sous anonymat : «Le ventilateur électrique d’un magasin s’est arrêté brusquement, les lumières se sont éteintes, et des étincelles ont été émises par les câbles électriques. Peu après, un voisin aurait verrouillé sa porte avant de quitter les lieux».
L’immeuble sinistré comprenait plusieurs magasins de commerce, notamment une quincaillerie appartenant à un commerçant chinois et un magasin de chaussures géré par un autre compatriote chinois. Ces boutiques contenaient «une grande quantité de produits hautement inflammables», explique un témoin, des matériaux qui ont favorisé la propagation rapide et incontrôlable des flammes.
Intervention pompiers : 5 engins déployés contre les flammes
Le lieutenant-colonel Abdiel Kadrey, commandant le 20ème groupement des sapeurs-pompiers, détaille l’ampleur de l’intervention. L’action de secours a consisté à «enrayer la propagation des flammes vers les immeubles contigus au moyen de cinq engins pompes d’incendie déployés, de deux véhicules d’intervention divers, d’une échelle aérienne et d’un véhicule de secours et d’assistance aux victimes».
Selon les témoins, notamment certains commerçants camerounais, deux camions des sapeurs-pompiers sont arrivés initialement sur le lieu du sinistre, mais la capacité d’arrosage n’a pas permis de limiter l’avancée du feu. Bien après, les renforts sont arrivés et la situation a été mise sous contrôle.
La forte mobilisation de la population locale n’avait pas suffi à contenir les flammes qui menaçaient de se propager aux immeubles contigus dans ce quartier densément peuplé d’Akwa.
Rumeurs complotistes : Facebook amplifie les fausses accusations
Sur la toile, plusieurs témoignages font état d’un «acte volontaire» déclenché par un commerçant chinois. Certaines pages Facebook évoquent même «une forme de manigance des chinois, pour acquérir tout l’espace commercial du quartier Akwa à Douala». Ces allégations graves circulent rapidement sans vérification factuelle.
Pourtant, les sources battent en brèche cette idée complotiste. Contrairement aux rumeurs qui parlent de la fuite des commerçants chinois après le déclenchement de l’incendie, force est de constater que ceux-ci se sont mobilisés spontanément pour tenter de maîtriser l’incendie, munis d’extincteurs.
«J’ai moi-même coordonné un petit groupe de travailleurs pour intervenir immédiatement. Malheureusement, l’intensité de l’incendie et l’épaisse fumée ont empêché toute approche efficace du foyer», témoigne un commerçant chinois. Il ajoute avec soulagement : «Aux quatrième et cinquième étages du bâtiment se trouvaient six de nos compatriotes. Leur sécurité a suscité de vives inquiétudes, mais grâce à Dieu, tous ont pu évacuer les lieux indemnes».
Weng Mingfa Réfute : « Accusations Infondées »
Weng Mingfa, président de la Chambre de Commerce Chinoise au Cameroun, réfute catégoriquement ces accusations dans un échange exclusif. Il relève qu’on ne peut pas parler d’une main criminelle derrière l’incendie, pour la simple raison que les produits que vendent ses compatriotes ont été réduits en cendres, leur causant ainsi d’importantes pertes financières.
«Il n’y a aucune manigance des chinois pour prendre en possession les boutiques à Akwa. Nous notons une parfaite collaboration et cohabitation avec nos frères camerounais», soutient-il fermement. Cette déclaration officielle vise à apaiser les tensions communautaires naissantes.
Le président de la Chambre de Commerce rappelle que les commerçants chinois sont eux-mêmes victimes de cette catastrophe, ayant perdu leurs stocks et leurs outils de travail dans les flammes.
Impact Économique Positif : Emplois et Développement Local
À Akwa, les investissements chinois ont transformé considérablement le secteur avec des immeubles florissants et des infrastructures modernes. Cette présence commerciale stimule le développement économique local grâce à la création de nombreux emplois, donnant ainsi le sourire à plusieurs familles camerounaises.
Les recettes fiscales ne sont pas en reste, l’activité chinoise constituant une niche qui contribue significativement au développement local. En bonus, les commerçants chinois offrent au grand public des produits abordables avec un bon rapport qualité-prix, contribuant à réduire l’inflation dans certains secteurs.
Cette réalité économique contraste avec les rumeurs de « colonisation commerciale » véhiculées 237online.com/economie-commerce par certains détracteurs sur les réseaux sociaux.
Recommandations : Prévention et Accompagnement des Victimes
En attendant le rapport de l’enquête officielle ouverte pour les besoins de la cause, plusieurs acteurs recommandent un accompagnement urgent des victimes, tant camerounaises que chinoises. Ces commerçants ont perdu leur gagne-pain dans cet incendie dévastateur.
Les autorités préconisent également le renforcement des moyens de lutte contre les incendies dans ce quartier commercial stratégique. L’amélioration des dispositifs de prévention dans les zones à risque devient une priorité absolue pour éviter de nouveaux drames.
L’installation de systèmes électriques aux normes et la formation des commerçants aux gestes de premiers secours figurent parmi les mesures urgentes à mettre en œuvre dans ce marché chinois de Douala qui doit se reconstruire.
Comment mieux protéger nos espaces commerciaux contre de tels sinistres à l’avenir ?
