Marc Brys claque la porte du Cameroun dans une correspondance explosive du 21 juillet 2025. Le sélectionneur belge des Lions Indomptables annonce officiellement la résiliation unilatérale de son contrat avec l’État pour non-paiement depuis 60 jours consécutifs. Cette lettre recommandée adressée au ministre Narcisse Mouelle Kombi révèle des dysfonctionnements majeurs qui menacent directement l’avenir de l’équipe nationale. Une exclusivité 237online qui secoue le landerneau footballistique camerounais.
Marc Brys invoque Article VII : “Manquement contractuel grave”
La correspondance officielle datée du 21 juillet 2025 ne laisse aucune ambiguïté. Marc Brys s’appuie sur l’Article VII, alinéa 4 de son contrat d’engagement n°D32/MINSEP/CAB signé le 8 avril 2024 pour justifier sa rupture unilatérale.
« Cette situation constitue un manquement contractuel grave de la part de l’Administration, expressément reconnu comme motif légitime de rupture dans les termes dudit contrat », écrit textuellement le technicien belge de 62 ans.
Le document révèle que depuis plus de 60 jours, aucune rémunération n’a été versée malgré « l’exécution effective » de ses fonctions d’entraîneur-sélectionneur. Une violation flagrante de l’article VI, alinéa 7 du contrat qui stipule un paiement « au plus tard le 08 de chaque mois ».
Selon nos sources proches du Ministère des Sports, le montant total des arriérés dépasserait les 180 millions FCFA. Une somme astronomique qui reflète les difficultés financières chroniques du football camerounais.
Cette crise rappelle douloureusement les déboires de Rigobert Song en 2023, contraint de menacer la Fecafoot pour obtenir ses émoluments après la CAN 2021.
Tribunal Arbitral du Sport : La menace qui fait trembler Yaoundé
Marc Brys ne compte pas en rester aux menaces verbales. Sa correspondance mentionne explicitement le recours devant le « Tribunal Arbitral du Sport (TAS) » en cas de non-règlement immédiat.
« Je sollicite le paiement immédiat de la valeur résiduelle du contrat à titre de compensation, comme le prévoit l’article susmentionné », exige fermement l’ancien coach de Zulte Waregem.
Cette escalade judiciaire pourrait coûter une fortune à l’État camerounais. Le précédent Henri Michel en 2007 avait valu près de 2 milliards FCFA d’indemnités à la Fecafoot après passage devant le TAS. Une leçon visiblement oubliée par les dirigeants actuels.
Pire encore, cette procédure interviendrait à quelques mois des éliminatoires de la CAN 2025 au Maroc. « Les Lions risquent de se retrouver orphelins à un moment crucial », confie un cadre de la Fecafoot sous couvert d’anonymat.
L’avocat spécialisé en droit sportif Me François Mbarga confirme : « Le TAS accorde généralement raison aux techniciens lésés dans ce type de conflit. Les chances de Marc Brys sont réelles. »
Samuel Eto’o Fils, président de la Fédération Camerounaise de Football, figure parmi les destinataires officiels de cette mise en demeure selon notre document exclusif.
Le quadruple Ballon d’Or africain se retrouve ainsi en première ligne d’une crise qu’il n’a pas créée mais qu’il devra gérer. L’entourage d’Eto’o évoque des « discussions urgentes » sans donner plus de précisions.
Cette situation expose dangereusement la Fecafoot déjà fragilisée par les révélations sur sa gestion financière. Les comptes de la fédération affichent un déficit de plus de 3 milliards FCFA selon nos informations.
La nomination de Marc Brys en avril 2024 avait pourtant été saluée comme un nouveau départ après les échecs répétés. Son bilan technique reste honorable avec 6 victoires en 7 matchs officiels à la tête des Lions Indomptables.
Lions Indomptables orphelins : CAN 2025 en péril
L’impact sportif de cette crise dépasse largement les considérations financières. Les Lions Indomptables se retrouvent potentiellement sans sélectionneur à 6 mois de la CAN 2025 au Maroc.
Les éliminatoires reprennent en septembre 2025 avec des matchs décisifs face au Cap-Vert et à l’Angola. « Comment préparer sereinement ces échéances sans entraîneur confirmé ? », s’interroge un ancien international contacté par 237online.
Le timing ne pouvait être plus catastrophique. Marc Brys avait justement entamé un travail de fond sur le rajeunissement de l’effectif, intégrant des talents comme Daryl Dike et Moumi Ngamaleu dans ses dernières sélections.
Cette instabilité chronique nuit gravement à l’image du football camerounais sur la scène internationale. Depuis 2019, les Lions ont connu 5 sélectionneurs différents, un record peu enviable qui interroge sur la gouvernance du football national.
Narcisse Mouelle Kombi : Silence radio inquiétant du Minsep
Plus de 48h après réception de cette correspondance explosive, le ministre Narcisse Mouelle Kombi maintient un silence radio inquiétant. Aucune réaction officielle n’a filtré du Ministère des Sports et de l’Éducation Physique.
Ce mutisme contraste avec les promesses de « nouvelle gouvernance » martelées lors de la nomination de Marc Brys il y a 15 mois. « Les autorités semblent dépassées par l’ampleur de la crise », analyse l’expert en gouvernance sportive Dr. Paul Biya Junior.
La balle est désormais dans le camp des autorités camerounaises. Entre négociation discrète et bras de fer judiciaire, l’avenir des Lions Indomptables se joue dans les prochaines heures.
Cette nouvelle polémique illustre une fois de plus la gestion chaotique du football camerounais, entre querelles de pouvoir, trésorerie défaillante et absence de vision à long terme.
Marc Brys avait-il d’autres alternatives face à ces dysfonctionnements chroniques qui gangrènent le sport roi au Cameroun ?