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Mami Eru Douala ► Tragédie post-électorale


Plus de 50 civils auraient perdu la vie dans des incidents liés aux tensions post-électorales depuis octobre 2025, selon des sources locales et humanitaires. Parmi eux, Enah Precillia, connue sous le nom de « Mami Eru », commerçante anglophone âgée de 38 ans, déplacée du Nord-Ouest vers Douala pour fuir le conflit. Elle a été atteinte par balle le 27 octobre dans le quartier Newtown Aéroport, lors d’une intervention d’une patrouille de forces de maintien de l’ordre, selon les témoignages recueillis sur place.
« Elle vendait simplement son éru, comme tous les jours », confie une voisine en larmes.
Comment une femme cherchant refuge est-elle devenue victime collatérale d’une crise politique nationale ?

Une déplacée interne qui tentait de reconstruire sa vie

Originaire du Nord-Ouest, « Mami Eru » avait quitté sa région à cause des combats et des violences. Comme beaucoup de déplacés internes, elle espérait trouver sécurité et stabilité dans la capitale économique.

Elle vendait de la nourriture, parlait peu, et se fondait dans le quotidien du quartier.
Le jour du drame, selon plusieurs témoins, une patrouille a ouvert le feu lors d’une opération liée à des mouvements de contestation dans la ville.

Un témoin raconte :

« Elle n’était pas armée. Elle marchait avec son plateau. La balle l’a atteinte dans le dos. »

Elle a succombé à ses blessures à l’hôpital quelques heures plus tard.

Symbolique d’une crise qui dépasse les discours officiels

La présence de déplacés anglophones dans des villes comme Douala, Bafoussam, Yaoundé ou Bertoua est l’une des conséquences les moins visibles du conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Selon des associations locales :

  • plus de 700 000 personnes auraient été forcées de fuir leurs villages depuis 2017 ;
  • la plupart vivent sans suivi institutionnel ;
  • beaucoup exercent des petits métiers informels pour survivre.

La mort de « Mami Eru » révèle :

  • la fragilité extrême de ces populations,
  • la difficulté d’accès à la protection civile,
  • et l’impact humain des tensions post-électorales.

Pour certains habitants du quartier, elle devient un symbole silencieux.

Un voisin résume :

« Elle avait quitté la guerre pour trouver la paix. C’est le pays qui l’a rattrapée. »

Réactions et appels à l’apaisement

Des organisations de défense des droits humains ont appelé à :

  • une enquête indépendante,
  • la protection des civils lors des opérations de sécurité,
  • un dialogue national effectif sur la crise anglophone.

Le gouvernement affirme pour sa part que des vérifications sont en cours, rappelant que la priorité reste « le maintien de l’ordre et de la sécurité ».

Cependant, pour la communauté locale, l’urgence est humaine :
accompagner la famille, assurer la mémoire, éviter que son nom disparaisse.



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