Lutte contre le VIH Cameroun ► bilan HIV-CHASAC 2025


Un an après son lancement, le projet HIV-CHASAC, piloté par l’Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS), affiche des résultats prometteurs dans la lutte contre le VIH/SIDA au Cameroun. Du 23 au 25 septembre 2025, les acteurs du projet se sont retrouvés à Ngong, dans la région du Nord, pour dresser le bilan de cette première année de mise en œuvre. « Les progrès sont réels, mais les défis demeurent », a confié une responsable régionale de santé. Le pari est clair : renforcer la prévention et améliorer l’accès aux soins dans deux des zones les plus touchées du pays. Le Cameroun est-il enfin en train de tourner une page décisive de l’épidémie ?

Un an d’efforts soutenus dans la lutte contre le VIH

Mis en œuvre sur la période 2024-2029, le projet HIV-CHASAC (HIV Care, Health Access and Sustainability in Cameroon) a pour ambition de réduire durablement la transmission du VIH dans les régions du Nord et de l’Adamaoua. Ces deux zones figurent parmi les plus vulnérables du pays, en raison des déplacements de population, de la pauvreté et du déficit d’accès aux structures de santé.

L’objectif du projet est double :

  • Renforcer la prévention et la sensibilisation, notamment auprès des jeunes, des femmes et des populations clés ;
  • Améliorer la qualité du dépistage, du traitement et du suivi médical des personnes vivant avec le VIH.

Durant la rencontre de Ngong, les participants ont évalué les résultats atteints au cours de la première année :

  • augmentation du taux de dépistage communautaire,
  • amélioration de la rétention des patients sous traitement antirétroviral,
  • déploiement progressif de l’outil numérique DAMA Online, destiné à centraliser et suivre les données sanitaires.

« Notre mission est claire : aucun patient ne doit être laissé de côté, même dans les zones reculées », a souligné un coordinateur régional du projet à Garoua.

Les défis de la deuxième année : durabilité et suivi

Malgré les avancées, plusieurs défis majeurs ont été identifiés. Les équipes locales insistent sur :

  • la continuité des activités face aux contraintes logistiques ;
  • la formation continue du personnel de santé ;
  • et la fiabilité des données pour mieux orienter les interventions.

Le projet prévoit un renforcement du système DDIU (Data Driven Information Use) afin de fiabiliser la collecte et l’exploitation des données. Par ailleurs, la collaboration interrégionale entre les acteurs de santé du Nord et de l’Adamaoua sera intensifiée pour harmoniser les pratiques et éviter les ruptures de traitement.

« La bataille contre le VIH ne se gagne pas seulement dans les hôpitaux, mais aussi dans les communautés », a rappelé une responsable de l’ACMS, soulignant l’importance du travail de proximité et du soutien psychosocial aux personnes vivant avec le VIH.

Ces orientations s’inscrivent dans la stratégie nationale visant l’atteinte des objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA :

  • 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut,
  • 95 % de ces personnes reçoivent un traitement,
  • 95 % présentent une charge virale indétectable.

Un engagement collectif et une dynamique communautaire

L’un des points forts du projet réside dans la mobilisation des acteurs communautaires : associations locales, leaders religieux, relais communautaires et personnels de santé travaillent main dans la main.
Des campagnes de dépistage mobile, des séances d’éducation sanitaire et des partenariats avec les radios locales ont permis d’élargir la portée du programme jusque dans les zones rurales.

Dans l’Adamaoua, par exemple, plus de 12 000 personnes ont été sensibilisées en un an, et plus de 3 500 nouveaux tests VIH réalisés grâce aux cliniques mobiles soutenues par le projet.

Les partenaires internationaux, dont le Fonds mondial et le PNLS, ont salué les efforts de coordination et encouragé la poursuite des activités au-delà de 2029.

Après une première année encourageante, le projet HIV-CHASAC démontre que la lutte contre le VIH reste une priorité nationale. Grâce à la collaboration entre les acteurs publics, communautaires et internationaux, le Nord et l’Adamaoua tracent une voie vers un Cameroun sans sida.
Mais une question demeure : comment garantir la pérennité de ces efforts face aux contraintes économiques et logistiques ?



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