La détention du journaliste Bruno Bidjang continue de faire réagir la société civile camerounaise. Dans une tribune remarquée, le spécialiste des questions de défense Raoul Sumo Tayo appelle les forces vives à se mobiliser pour sa libération. Analyse.
Les soutiens au journaliste Bruno Bidjang se multiplient au Cameroun. Incarcéré depuis plusieurs jours pour « incitation à l’insurrection » après ses critiques virulentes sur la hausse des prix des carburants, le reporter peut compter sur l’appui du spécialiste en sécurité Raoul Sumo Tayo.
Un appel solennel aux forces vives
Dans une tribune largement partagée ces derniers jours sur les réseaux sociaux, ce fin connaisseur des arcanes du pouvoir au Cameroun appelle sans détour les forces vives nationales à se mobiliser pourBruno Bidjang.
Selon Raoul Sumo Tayo, « les hommes politiques de tous bords, ceux du RDPC encore plus, devraient […] obtenir que Bruno Bidjang soit libéré ». Et d’enjoindre également les confrères journalistes du détenu à « s’activer pour obtenir sa libération ».
La démocratie camerounaise en danger
Mais plus que le cas individuel Bidjang, c’est surtout l’équilibre démocratique du Cameroun qui serait mis en péril par cette affaire d’après l’expert en sécurité.
Raoul Sumo Tayo appelle ainsi à « revenir à des pratiques politiques saines dans ce pays », estimant que certains responsables conduisent le Cameroun « à la dérive » par leur « politiques de courte vue ».
Et de citer une ancienne déclaration de Paul Biya sur la liberté d’opinion au Cameroun pour mieux souligner le recul actuel en matière de droits fondamentaux.
Éviter l’escalade sécuritaire
Surtout, Raoul Sumo Tayo met en garde contre les risques d’une radicalisation de la critique si la répression étatique persiste. « Le risque est grand de [la] voir rejoindre les rangs de ceux qui vont vouloir vivre « entièrement à part » prévient-il.
Comprendre : pousser les opposants dans les bras de la lutte armée par la restriction des libertés fondamentales pourrait se révéler contre-productif pour le pouvoir. D’où l’impératif de libérer Bruno Bidjang avant qu’il ne soit trop tard, selon cet expert avisé.
