(Investir au Cameroun) – La Banque africaine de développement (BAD) estime dans un récent rapport que la valeur du capital naturel du Cameroun s’élève à 222,3 milliards de dollars, soit environ 130 000 milliards de FCFA. Ce qui représente, selon l’institution africaine, 39 % de la richesse nationale du pays. Ce capital est passé de 212 milliards à 222 milliards de dollars, soit une augmentation de 4,5 %, calcule la BAD.
Dans son rapport sur la situation économique du Cameroun en 2025, la Banque mondiale expliquait déjà que la richesse nationale est composée du capital humain, physique, produit et naturel. Elle évaluait ainsi la richesse naturelle du Cameroun à 331 800 milliards de FCFA.
D’après la BAD, le capital naturel du Cameroun est constitué d’un capital naturel renouvelable formé de forêts riches en biodiversité, qui jouent un rôle central dans la régulation climatique et la séquestration du carbone, d’un potentiel hydroélectrique estimé à 12 000 mégawatts non encore entièrement exploité, et d’un potentiel solaire important, avec une insolation moyenne de 5,8 kWh/m²/jour favorable à la production d’énergie propre. Le capital naturel non renouvelable quant à lui est constitué de pétrole, de gaz naturel et de ressources minières.
Malgré ce potentiel « important, qui constitue un levier stratégique pour la transformation économique et la réalisation des objectifs de développement durable » du Cameroun, la BAD constate que « la contribution du capital naturel à l’économie camerounaise demeure modérée, car son potentiel est sous-exploité ». L’institution financière africaine en veut pour preuve un recul de la participation du capital naturel au produit intérieur brut. « Les rentes issues du capital naturel sont passées de 6,5 % du PIB en 2018 à 4,7 % en 2020, traduisant une baisse de la valorisation économique effective de ces ressources », rapporte la BAD.
L’augmentation de 4,5 % du capital naturel sur 25 ans masque une dégradation marquée en termes relatifs, fait observer la BAD. Aussi, « le capital naturel par habitant a fortement diminué de 47,9 %, passant de 16 105 dollars en 1995 à 8 392 dollars en 2020 », rapporte la BAD. Cette baisse est principalement due à la pression démographique croissante et à une exploitation peu durable des ressources.
Ludovic Amara
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