Une enquête exclusive lève le voile sur la terrifiante série de crimes qui a secoué le quartier Ndogbong de Douala. Le tueur en série, un ancien détenu de New-Bell sorti il y a à peine deux mois, laisse derrière lui un sillage d’horreur et de vies brisées.
L’homme, prénommé Achille, dissimulait sa nature meurtrière derrière une façade trompeuse de dévotion religieuse. Ancien membre de la cellule F3 de la prison de New-Bell où il se présentait comme un “chrétien engagé”, il n’aura pas tardé à reprendre ses activités criminelles dès sa libération. Un contraste saisissant qui souligne la dangerosité de cet individu capable de basculer de la piété apparente à la violence la plus extrême.
Le bilan est effroyable. Dans la nuit du 14 au 15 septembre 2024, deux victimes : Guimezap Eugène est assassiné, tandis qu’Agbor Charity subit un viol avant d’être sauvagement tuée. Le cauchemar se poursuit début novembre avec l’agression brutale d’un chauffeur Yango, Kengne Foko, et de sa cliente Ngo Ngos Amelie. Le point culminant survient le 3 novembre avec le meurtre de Bema Belinga, poignardée devant son domicile.
Entre ces crimes majeurs, de nombreuses autres agressions témoignent de l’activité frénétique du tueur. Un témoignage glaçant nous parvient concernant une attaque survenue le 22 octobre : “Au niveau 1 de son immeuble, elle ressent des pas… Le monsieur est sorti derrière elle, l’a regardée dans les yeux et lui a piqué 3 coups de couteau sur son épaule gauche avant de s’enfuir avec son téléphone.”
Plus récemment, le 11 novembre, une nouvelle victime échappe de justesse à la mort. “Ma cousine a été agressée et violée ce samedi matin vers 5h30 alors qu’elle sortait faire son sport”, témoigne un proche. Sous la menace d’une arme, elle est forcée d’effectuer un transfert d’argent via Orange Money avant d’être violée dans un endroit isolé. Un mode opératoire qui porte la signature du tueur.
La gendarmerie de Zachmann avait déjà enregistré trois cas similaires dans le même secteur, dont celui de la jeune femme poignardée une semaine plus tôt. Ces signalements répétés auraient dû déclencher une réponse plus rapide des autorités.
L’arrestation du suspect le 17 novembre marque enfin la fin de cette période de terreur. Cependant, elle soulève des questions cruciales sur le suivi des détenus après leur libération et la protection des citoyens dans les quartiers de Douala.