Le Cameroun recherche un cabinet pour étudier son projet d’usine nationale d’engrais à 500 milliards FCFA


(Investir au Cameroun) – Le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) a lancé un avis de sollicitation à manifestation d’intérêt pour la préqualification de cabinets d’études devant participer à l’appel d’offres restreint relatif à l’étude Front-End-Engineering-Design (FEED), préalable à la construction d’une unité de production d’engrais chimiques au Cameroun.

L’étude FEED aura pour objectif d’évaluer la viabilité technique et économique du projet avant le lancement de la phase de conception détaillée et de construction. Elle portera également sur les aspects sécuritaires et environnementaux, afin de garantir la conformité de la future usine aux normes internationales. Selon l’avis d’appel d’offres, « le Cameroun dispose des terres et de plans stratégiques pour le développement du secteur agricole, mais l’absence de production locale d’engrais et de pesticides entraîne une forte dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur ».

Le projet figure dans le Document de programmation budgétaire et économique à moyen terme (Dpbemt) 2026-2028. Bien que le lancement effectif de la construction ne soit pas encore confirmé, le document précise que l’usine, dont le coût est estimé à 500 milliards de FCFA, sera développée sous la forme d’un partenariat public-privé (PPP), avec le Minmidt désigné comme maître d’ouvrage.

L’idée de doter le Cameroun d’usines de production d’engrais n’est pas nouvelle. Plusieurs projets ont été annoncés au cours des dix dernières années, mais sont restés en suspens. L’un des plus ambitieux était porté par la société allemande Ferrostaal à Limbé depuis 2013. Prévu pour produire 600 000 tonnes d’ammoniac et 700 000 tonnes d’urée par an, pour un investissement de 1 250 milliards de FCFA, ce projet reste bloqué à cause de désaccords sur le prix du gaz, rendant l’opération non rentable. Selon le ministère de l’Économie, le dossier demeure actuellement à la SNH.

Parallèlement, le secteur privé tente de renforcer la production nationale. Le 7 mai 2025, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbaïrobé, a inauguré à Bonabéri, Douala, une unité exploitée par Hydrochem Cameroun, filiale du groupe Noutchogouin Jean Samuel (NJS). Cette usine dispose d’une capacité annuelle de 120 000 tonnes, extensible à 150 000 tonnes, et devrait permettre au pays de réduire de moitié ses importations d’engrais, actuellement estimées à 300 000 tonnes par an.

Ces initiatives interviennent dans un contexte de forte dépendance du Cameroun aux importations d’intrants agricoles. Selon l’Institut national de la statistique (INS), le pays a importé près de 210 000 tonnes d’engrais en 2020 pour une valeur de 38 milliards de FCFA. Entre 2021 et 2023, ces importations ont coûté 173,9 milliards de FCFA, avec une augmentation notable des volumes et des prix, soulignant l’urgence de développer une production locale durable.

Amina Malloum

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08-05-2025 – Douala : Hydrochem lance une usine d’engrais de 150 000 tonnes pour réduire de 50% les importations du Cameroun





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