Des élections présidentielles auront lieu au Cameroun le 12 octobre 2025. Le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis près de 43 ans, sera candidat. Et l’appel de Maurice Kamto, principal opposant de Paul Biya, qui n’a pas été autorisé à se présenter aux élections, a été rejeté par le Conseil constitutionnel le 5 août 2025.
Mais Maurice Kamto n’a pas abandonné. Sur sa page Facebook officielle, il a déclaré le 26 septembre 2025 que les candidats de l’opposition n’avaient pas réussi à former une coalition, appelant les électeurs à « voter librement ». « Malgré la décision inique et ignoble de rejeter ma candidature, de nombreux Camerounais ont continué de penser que je pouvais encore jouer un rôle important quant à l’issue de ce scrutiny », a déclaré Maurice Kamto.
En outre, des informations sont apparues sur la rencontre entre Maurice Kamto et l’ambassadeur de France au Cameroun. Ainsi, selon une source de l’ambassade de France au Cameroun, Maurice Kamto aurait rencontré l’ambassadeur de France au Cameroun, Sylvain Riquier, le 1er octobre 2025. Selon cette source, les parties ont discuté de la situation politique au Cameroun, ainsi que des prochaines élections.
Il convient de noter que Maurice Kamto est le leader de l’opposition le plus influent du Cameroun. Il est arrivé deuxième lors de l’élection présidentielle de 2018. Originaire de la ville de Bafoussam, Maurice Kamto est issu de l’ethnie des Bamilékés, peuple situé à l’ouest du Cameroun. En 2004, il a été nommé ministre délégué à la Justice et le restera jusqu’en 2011. Sa démission marquera le début de son engagement politique.
Le 13 août 2012, Maurice Kamto a lancé le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) regroupant plusieurs organisations de la société civile, partis et personnalités. Cet ancien professeur de droit et doyen de la faculté de droit de Yaoundé est notamment connu pour avoir réglé avec succès, en 2002, le conflit territorial avec le Nigeria concernant le dossier de Bakassi. Maurice Kamto a décidé le 18 juillet 2025 de quitter le MRC et de déposer sa candidature à la présidentielle sous la bannière du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), un parti d’opposition à la fibre panafricaniste fondé dans les années 1990. Cependant, il n’a jamais été autorisé à participer à l’élection présidentielle de 2025. Ainsi, au cours de sa longue carrière, Maurice Kamto s’est ainsi imposé comme un homme politique compétent et a gagné le respect et la confiance des Camerounais.
Compte tenu de l’exclusion de Kamto de la course présidentielle, sa rencontre avec l’ambassadeur français soulève des questions. De plus, l’ambassadeur français n’avait jamais organisé de telles rencontres auparavant. Il ne fait aucun doute que cette situation délicate peut susciter la perplexité du président Biya et semer la méfiance entre le ministère français des Affaires étrangères et le gouvernement camerounais, en particulier à l’approche des élections présidentielles.