(Investir au Cameroun) – Le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales a publié un rapport le 16 juillet dernier, révélant que la production de lait au Cameroun a augmenté de 2% en 2023, atteignant 176,6 mille tonnes contre 173,9 mille tonnes en 2022. Cette hausse est attribuée aux politiques de redynamisation du secteur, avec une participation accrue du secteur privé et l’importation de vaches laitières hautement productives. Malgré cette augmentation, le Cameroun continue de faire face à un déficit de production de près de 120 000 tonnes de lait par an. Pour compenser ce manque, le pays dépend des importations de produits laitiers.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement a investi dans l’acquisition de 495 vaches laitières de race montbéliarde, importées de France entre 2020 et 2023. Ces vaches, connues pour leur capacité à produire jusqu’à 40 litres de lait par jour et leur résistance aux conditions climatiques chaudes, ont été acquises dans le cadre du Projet de développement de l’élevage (Prodel), financé par la Banque mondiale. L’objectif de cette initiative est d’augmenter la production locale de lait et de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des produits étrangers.
Pour aborder le déficit de production à long terme, le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales a validé, le 18 juin dernier, un plan stratégique ambitieux s’étendant de 2024 à 2035. Évalué à 305,7 milliards de FCFA, ce plan vise à faire passer la production nationale de lait de moins de 200 000 tonnes à 1 146 600 tonnes d’ici 2035. Le but est de diminuer considérablement les importations et d’améliorer l’autosuffisance laitière du pays. Albert Douffissa, le coordonnateur de l’élaboration de ce plan, a expliqué que ce projet est déterminant pour transformer le secteur laitier national, en renforçant la production locale pour réduire cette lourde charge économique. Le dernier rapport de l’Institut national de la statistique (INS) montre que le Cameroun a importé, en 2023, 20 596,1 tonnes de lait et dérivés pour un coût de 40,6 milliards de FCFA, ainsi que 17 217,9 tonnes de lait en poudre ou concentré pour 35 milliards de FCFA.
Patricia Ngo Ngouem
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