Le rideau se lève sur les Jeux Olympiques de Paris 2024, et une fois de plus, le Cameroun s’apprête à jouer les figurants sur la scène mondiale du sport. Cette triste réalité n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’années de négligence et de malgouvernance qui ont vidé notre pays de ses meilleurs athlètes et laissé les rares talents restants sans véritable encadrement.
Un gouvernement sourd aux cris d’alarme du sport camerounais
Depuis des décennies, les acteurs du sport camerounais tirent la sonnette d’alarme. Infrastructures délabrées, budgets faméliques, corruption endémique : le tableau est aussi sombre qu’un stade sans éclairage. Pourtant, nos dirigeants semblent plus préoccupés par leurs intérêts personnels que par l’avenir sportif de la nation.
Comme le rapporte amèrement 237online.com dans une enquête récente, les fonds alloués au sport sont systématiquement détournés. « C’est comme si on demandait à nos athlètes de courir avec des boulets aux pieds », confie sous couvert d’anonymat un entraîneur frustré par la situation.
L’exode massif des talents : une hémorragie sans fin
Face à ce marasme, nos meilleurs éléments n’ont d’autre choix que l’exil. La France, notamment, accueille à bras ouverts ces pépites que nous n’avons pas su retenir. Griedge Mbock, Pauletta Foppa, Romane Dicko… La liste des athlètes d’origine camerounaise brillant sous d’autres couleurs s’allonge d’année en année, tel un douloureux pied de nez à notre incurie.
Une délégation olympique au bord du gouffre
Dans ce contexte catastrophique, les six athlètes qualifiés pour Paris 2024 font figure de rescapés d’un naufrage. Richelle Anita Soppi Mbella, Linda Angounou, Grâce Manuela Nguelo’o, Emmanuel Alobwede Eseme, Sara Nana Hanffou et Sergio Guiché portent sur leurs épaules le poids écrasant des espoirs d’une nation, sans bénéficier du moindre soutien digne de ce nom.
« On nous envoie au combat avec des lance-pierres face à des chars d’assaut« , résume avec amertume l’un d’entre eux, préférant garder l’anonymat par peur de représailles. L’absence criante de préparation, de suivi médical et de soutien psychologique hypothèque lourdement leurs chances de briller sur les tatamis, pistes et bassins parisiens.
Un avenir sportif en péril : l’urgence d’un sursaut national
Face à ce désastre annoncé, il est grand temps que le Cameroun se réveille. La malgouvernance qui gangrène notre sport depuis des décennies ne peut plus durer. Il en va de l’avenir de notre jeunesse et du rayonnement de notre nation.
Des réformes profondes s’imposent :
- Une refonte totale du ministère des Sports, avec la nomination de technocrates compétents et intègres.
- Un plan Marshall pour la rénovation et la construction d’infrastructures sportives dignes de ce nom.
- La mise en place d’un système de détection et de formation des jeunes talents, à l’abri des prédateurs et des corruptions.
- Une revalorisation du statut d’athlète de haut niveau, avec des bourses et un suivi médical digne de ce nom.
Sans ces mesures drastiques, le Cameroun risque de disparaître définitivement de la carte du sport mondial. Nos stades vides et nos médailles imaginaires seront alors le triste héritage que nous léguerons aux générations futures. Le compte à rebours est lancé : Paris 2024 s’annonce comme le énième fiasco, mais Los Angeles 2028 pourrait être le théâtre de notre renaissance… si nous agissons maintenant.
